Ricki and the Flash
2015
Jonathan Demme
Passé totalement inaperçu chez nous autres français, et pas tellement plus populaire dans le reste du monde (40 M$ de recettes), le film est la quatrième comédie musicale de celle qui est considérée comme la meilleure chanteuse d’Hollywood, Meryl Streep, qui est aussi l’actrice qui a été le plus de fois nominée et récompensée de l’histoire. Dans les deux cas, on comprend pourquoi.
Il faut bien du courage pour poursuivre ses rêves, et pour y arriver, à contrecœur on laisse souvent des gens derrière nous. Pour être une rock-star, ou tout du moins tenter d’y parvenir, Linda (Meryl Streep) a délaissé puis abandonné sa famille, se créant une nouvelle vie avec son groupe des Flash (dans lequel joue Rick Springfield). Son passé va néanmoins se rappeler à elle quand son ex mari Pete (Kevin Kline) va la contacter : sa fille (Mamie Gummer, d’ailleurs effectivement la fille de Meryl dans la vraie vie, et ça se voit) n’est pas au mieux depuis son divorce. Même si les trois enfants de Linda ont coupé les ponts depuis de longues années, Pete pense que sa présence pourrait lui être salutaire.
Une mère moderne-hippie, une famille recomposée pleine de drames, pour une réunion explosive où tout le monde en prendra pour son grade. Un programme extrêmement classique qu’on a vu mainte fois, mais le fait que ce soit la mère qui ait abandonné sa famille change quelque peu, et si la formule a été utilisée si souvent c’est qu’elle marche plutôt bien. Les engueulades et règlements de comptes familiaux font toujours leur petit effet, à condition bien sûr que cela soit bien géré. Quand cela se passe dans le cadre privé, on peut à peu près tout se permettre, mais en publique il faut faire preuve de plus de finesse et de retenue pour éviter de se donner honteusement en spectacle. Lors du petit déjeuné en ville, c’est plutôt malin, au repas au restaurant, on frôle la limite, mais lors des deux discours, on bascule dans le difficilement supportable. Heureusement, les acteurs sont très bons et on apprécie l’authenticité des musiques du groupe, et en dehors de deux passages pénibles on apprécie beaucoup le cynisme, aboutissant à une comédie grinçante qui ne vole pas forcément très haut, mais qui rempli pleinement son rôle de divertissement.