Victoria
2016
Justine Triet
Sorti en septembre dernier, le film fut très chaleureusement accueilli par la presse mais bien plus froidement par les spectateurs, qui au final furent largement moins d’un million à se déplacer (six cent mille entrées). C’est donc dans l’incrédulité totale que le public apprit il y a quelques jours que le film avait reçu quatre nominations majeures aux prochains Césars : meilleur acteur dans un second rôle, meilleure actrice, meilleur scénario et meilleur film. Sénilité ou démence, l’engouement académique ressemble en tous cas à une mauvaise blague.
Bourreau de travail qui a délaissé depuis longtemps ses enfants et son mari, ce dernier étant d’ailleurs parti, Victoria (Virginie Efira) vouait sa vie à son métier d’avocat, au point d’avoir perdu toute vie privée et sentimentale. Une situation loin de la déranger, mais quand un ami (Melvil Poupaud) va lui demander de l’aide, allant à l’encontre des règles d’impartialité, et qu’un ancien client (Vincent Lacoste) va débarquer dans sa vie, les choses vont complètement lui échapper.
Si le film est gentillet et possède quelques situations comiques intéressantes avec des scènes de tribunaux réussies, on se demande bien qu’est-ce qui a tant excité les critiques. La tenue d’Ève inédite de son héroïne ? Bande de vicelards ! Plus sérieusement le film est d’un banal confondant, montrant des personnalités lambda avoir des problèmes « classiques ». Le scénario n’a vraiment rien d’exceptionnel, bien au contraire même, n’explorant que très peu le milieu pénal et s’en servant juste pour caler quelques idées cocasses. Les acteurs n’ont rien de terrible non plus, nous servant leur soupe habituelle, tout particulièrement Vincent Lacoste qui reste invariablement le même paumé tête-à-claque avec un débit comateux. Même pour une comédie franchouillarde le film n’est pas terrible, les passages dramatiques sonnant faux et l’humour ne volant pas très haut. Décidément, le prestige des Césars s’est définitivement éteint…