Le vieil homme et l’enfant

Le vieil homme et l’enfant
1967
Claude Berri

Si la France n’était pas le pays le plus à plaindre durant la Seconde Guerre Mondiale, y être juif n’était tout de même pas une situation enviable. Pour les parents de Claude, petit garçon juif de tout juste dix ans, passer inaperçu était devenu carrément impossible avec leur turbulent rejeton, enchaînant bêtise sur bêtise. Déménager était même devenu dérisoire face aux doutes planant sur leur famille, au point que rester ensemble devenait dangereux. Pensant à leur sécurité avant leur bonheur, ils vont décider de confier leur petit à un vieil homme (Michel Simon) et sa femme, deux gentils paysans du sud de la France, qui n’était alors pas sous occupation allemande. Si rien ne remplace sa famille, Claude va néanmoins en découvrir une nouvelle des plus chaleureuses.

Le principe du film est simple : attendrir pour mieux éduquer. Seulement cette fois, ça n’est pas uniquement les petits qui sont visés mais aussi les grands. En effet, les jeunes générations se retrouveront peut-être en Claude, cette petite tête brûlée qui n’en fait qu’à sa tête et qui ne pense qu’à s’amuser, montrant aussi qu’il existe plus d’une façon de s’épanouir, mais les grands ne seront pas en reste dans la mesure où on retrouve un vieil homme aigri et pétri de principes qui va se rendre compte que la vie a encore beaucoup à offrir et qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre et reconnaître ses erreurs. C’est à la fois et mignon et simple, tel un souvenir de vacances spécialement heureux et qu’on oubliera jamais. La morale est un peu balancée au forceps, mais le talent des acteurs permet de faire passer la pilule au travers de passages aussi conviviaux que le repas de famille qui offre une parenthèse de gaieté salvatrice au milieu d’une guerre dont on essaye de nous en protéger au mieux. Une œuvre qu’on sent très personnelle, intime même, nous emportant d’autant plus dans ce petit conte d’antan.

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