Tout le Monde Debout
2018
Franck Dubosc
Acteur et humoriste accompli, Franck Dubosc nous dévoile une nouvelle facette avec son premier film en tant que réalisateur, et le moins que l’on puisse dire c’est que la première expérience est concluante. Les critiques furent très bonnes et le succès fut au rendez-vous avec trois millions de spectateurs dans les salles. Comme quoi, à l’image d’Intouchables une chaise roulante aide à en remplir d’autres.
A l’image de son interprète, on retrouve ici Jocelyn (Franck Dubosc), un dragueur invétéré mythomane. Incapable de s’installer dans une relation sérieuse, il multiplie inlassablement les conquêtes, se servant pour se faire d’honteux stratagèmes et d’odieux mensonges. Suite au décès de sa mère, contemplant des souvenirs dans l’appartement de la défunte et dans la chaise roulante qui l’a accompagné ses derniers jours, il va recevoir la visite d’une jeune voisine très charmante. Persuadé que de le croire handicapé elle sera plus encline à tomber dans ses bras, il va s’enfermer dans un mensonge improbable alors même que Florence (Alexandra Lamy) va entrer dans sa vie, qui pour sa part est réellement paralysée des jambes.
Le pitch du film est assez improbable, mais pas illogique. Qui ne s’est jamais laissé entraîné par un mensonge ? Une situation mal interprétée, une bien belle occasion : le bilan est vite fait. Il n’y alors que deux options possibles. Soit passer pour un con doublé d’un connard et dire la vérité, ou alors laisser courir et voir jusqu’où ça mène. Un concept pas très novateur pour une comédie romantique très classique, mais au moins le film l’exploite à fond et nous réserve de petits moments de grâce et quelques surprises dénotant d’un certain effort d’écriture. Les personnages secondaires sont tous très intéressants, que ce soit les garde fou incarnés par Gérard Darmon et Elsa Zylberstein, ou encore les guest François-Xavier Demaison et Claude Brasseur dont les passages sont marquants. Si Franck Dubosc est fidèle à lui-même et campe inlassablement le même personnage, empêchant de savoir s’il est ou non un bon acteur, Alexandra Lamy est pour sa part magistrale, pétillante, d’une beauté ahurissante. Tout ce beau monde porte haut cette comédie-romantique efficace et moderne, et à défaut de révolutionner le genre le film s’impose comme une belle surprise pleine de poésie.