Stand by Me

Stand by Me
1987
Rob Reiner

À la fois grand classique du cinéma et des adaptations de romans de Stephen King, le film a assurément marqué des générations entières d’enfants durant des décennies. J’ai moi-même eu l’occasion de le voir plusieurs fois dans ma jeunesse, et l’histoire du gros ainsi que le coup des sangsues m’avaient particulièrement marqués. À l’heure où la fibre nostalgique est plus que jamais titillée avec d’excellentes séries comme Stranger Things, il était temps de revenir à la base, voir si la saveur d’antan était toujours aussi présente.

Le film se déroule durant l’été 1959, alors que quatre amis de douze ans vont décider de partir à l’aventure. L’un d’eux, Vern, va surprendre sa racaille de frère s’entretenant avec un comparse avec qui il a volé une voiture, parlant d’un cadavre qu’ils auraient aperçu au bord d’une rivière à plusieurs dizaines de kilomètres de là. Entre la promesse grisante de découvrir un cadavre, l’escapade entre potes et la possible reconnaissance que leur attribuerait la police suite à leur « découverte fortuite », l’occasion était trop belle. Les quatre amis vont donc s’inventer une nuit camping chez l’un ou chez l’autre en fonction des parents, leur permettant de partir sur le sentier de l’aventure le temps d’un week-end.

Voilà un genre malheureusement trop absent au cinéma : l’aventure. Généralement, partir à l’aventure c’est pour se prouver quelque chose, pour se découvrir soi-même, et c’est donc tout naturellement que les enfants ou adolescents sont les représentants tout désignés pour cette quête intérieur qui les touche tout particulièrement. Le dernier exemple qui m’avait le plus marqué était le très bon Tempelriddernes skat (Le secret des Templiers), premier volet d’une trilogie danoise découverte à la télévision, depuis malheureusement totalement introuvable, et je n’ai jamais pu découvrir les suites. Ayant toujours eu en moi ce gout de l’aventure, plus spirituelle par l’évasion mentale que physique il est vrai, c’est évidemment un genre que j’affectionne spécialement, mais malgré tout ça je dois avouer que le film m’a laissé assez froid. La bande sonne comme une énième itération du club des loosers, on retrouve toujours le même genre de brutes (Kiefer Sutherland), et la plupart des idées sont trop peu exploitées. Le grand frère (John Cusack) n’a pas assez de temps à l’écran pour marquer, et la petite histoire du gros était sympathique, mais pour développer correctement le côté conteur du personnage de Gordie, il aurait fallut en ajouter au moins une ou deux autres. De même, la fin n’en est pas vraiment une, comme faisant écho aux déceptions de la vie. Le film faisant un peu moins de 90 minutes, une demi-heure supplémentaire de développement aurait pu être salutaire, d’autant que le scénario manque cruellement de rebondissements. Bref, un petit film sympathique et ancré dans une époque chaleureuse qu’il fait bon de revoir, mais ça restera un peu trop superficiel malgré les prestations impeccables des jeunes acteurs.

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