Rambo Last Blood

Rambo Last Blood
2019
Adrian Grunberg

Rambo, une des grandes sagas mythiques qui a fait la gloire de son interprète. Si les deux premiers ont été d’énormes succès, le troisième et quatrième ont marqué un rapide déclin, alors même que ce qu’on croyait jusqu’alors être l’ultime volet était une purge d’action et de violence complètement jouissive. Finalement, après plus d’une décennie de rumeurs, annonces et spéculations, point de reboot ou de passation, le patron revient dans la place. Néanmoins, à plus de 70 ans n’est-on pas trop vieux pour ces conneries ?

Après avoir été embarqué malgré lui dans de nombreuses guerres, John Rambo (Sylvester Stallone) va cette fois affronter une menace d’un autre genre : la pègre mexicaine. Depuis plus de dix ans, il a recueilli une jeune fille et sa grand-mère, vivant jusqu’alors tranquillement dans son ranch. Mais un beau jour, la jeune Gabrielle va partir à la recherche de son père l’ayant abandonné quand elle était petite. Seulement elle ne rentrera pas, obligeant John à partir à sa recherche.

Ces mots sont durs à écrire, surtout pour une saga qui avait toute mon affection : on tient là l’une des plus grosses daubes de l’histoire du cinéma. Après une introduction complètement inutile au récit pour dire que Rambo est resté un bon samaritain mais subitement souffrant du syndrome post-guerre du Vietnam avec plus de 30 ans de retard alors qu’en fait il n’aura aucun symptôme de tout le film, on découvre ensuite la famille d’adoption avec une grand-mère inexistante et une fille bête à se faire manger par du foin. « Alors surtout ne fait pas ça ». La scène suivante, elle le fait. Largement majeure, elle adopte pourtant un comportement d’une naïveté et d’un esprit de rébellion digne d’une ado de douze ans, nous exaspérant au plus haut point et rendant mérité tout ce qui lui arrivera par la suite. Tout s’enchaîne dans le film sans aucune forme de cohérence ou de subtilité, éculant tous les pires clichés imaginables. Une atrocité d’écriture qu’on retrouve dans les dialogues, d’une rare platitude avec un combo d’une bonne centaine de « choses » pour ce cadavre en état de mort cérébrale censé être Rambo. Référence en matière d’action, la saga est ici amorphe, nous assommant de discutions sur la famille pendant demi-heure, puis nous faisant languir une autre demi-heure avant un quelconque soubresaut à l’intrigue. Le dernier quart d’heure est plus dans la droite lignée du festival de massacre habituel, mais tous les enjeux ont déjà été balayés et le film n’a alors plus aucun sens. C’est mou, affligeant en terme d’écriture, et même la réalisation est un supplice. Nombre de séquences sont illisibles, les mouvements sont frénétiques pour rien, les transitions sont hachées et on subira une quantité folle de zooms immondes. Même dire que la réalisation est du niveau d’un téléfilm serait une insulte pour ces derniers. Une bouse à peine croyable, faite par une équipe de bras cassés qui ont réussi à rater absolu tout, sans pour autant que cela en devienne drôle. Triste déchéance…

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