Minuit dans l’univers
2020
George Clooney
Vendu comme l’Interstellar de Noël par Netflix, le film jouissait aussi de la présence devant et derrière la caméra de George Clooney, qui a déjà fait ses preuves en tant que réalisateur. Néanmoins, connaissant la politique de Netflix, qui avec le crise du Covid risque bien de devenir la norme mondiale à force, on sait qu’ils préfèrent minimiser les coûts et que les vraies grosses productions sont vouées à disparaître. Difficile donc de revendiquer une même ambition avec un budget divisé par deux, voir trois ou quatre.
Le film se déroule en 2049 alors que la Terre est devenue de plus en plus inhabitable à cause de la pollution et du dérèglement climatique, ayant prit une ampleur ingérable au cours des dernières années. Les derniers survivants sur Terre se terrent dans des abris souterrains, et l’arctique est l’un des derniers endroits « viables » où s’est réfugié le scientifique Augustine Lofthouse (George Clooney). Le dernier espoir de l’humanité est une lune de Jupiter : K23. Une mission doit justement en revenir (avec à son bord notamment Felicity Jones, David Oyelowo et Kyle Chandler), et Augustine va tout faire pour les prévenir de rebrousser chemin.
La science-fiction est l’un de thèmes préférés, car le cinéma est fait entre autre pour s’évader, pour vivre des expériences impossibles dans la vraie vie. Depuis que l’homme a un jour posé son regard sur les étoiles, il ne rêve que d’y voyager, lui qui voyage pourtant si peu sur sa propre Terre. La première moitié du film se concentre justement sur le vieux scientifique isolé dans une station de recherche au Pôle Nord, devant traverser mille dangers pour rejoindre une autre station, et l’autre moitié se concentre sur le vaisseau en provenance de K23 qui doit revenir sur Terre. Le vieil homme mourant, une petite fille pleine de vigueur : le duo fonctionne bien, mais rien de très original ni passionnant, et la narration a de bien gros sabots tant tout se voit venir à des kilomètres. Pour l’équipage, faisant de la pure figuration durant toute la première moitié du film, les histoires de chacun nous indiffèrent au plus haut point, et leurs péripéties ont déjà été vues des centaines de fois, et en tellement mieux et plus cohérent. Comment ont-ils pu laisser passer le coup de la blessure franchement ?! Foncièrement le film n’est pas mauvais ni mal fait (enfin pas trop), mais il est simplement « classique », mal équilibré et trop évident dans son scénario, qui peine d’ailleurs à justifier – voir ne tente même pas – la situation sur Terre. Et puis surtout, il y a cette pirouette scénaristique complètement claquée et incohérente (le bleu et le vert sont deux couleurs différentes hein) qui rend inutile la moitié du film. Avec en prime une fin qui laisse perplexe (au moins dans Passengers par exemple il y avait des dizaines de milliers de colons), il serait vraiment difficile de conseiller ce film, même aux amateurs les plus acharnés du genre.