Top Gun Maverick


Top Gun Maverick
2022
Joseph Kosinski

Projet mainte fois annoncé, dès 2010, mais entre des incompatibilités d’agendas, la mort du réalisateur du premier Top Gun, il aura fallu attendre 2019 pour que le projet aboutisse. Prévu en salle en juillet 2020, il fut par trois fois repoussé pour cause de covid, et mon dieu qu’ils ont bien fait ! Les analystes avaient tôt fait d’annoncer une catastrophe industrielle pour cette suite 36 ans après aux près de 170 M$ de budget et pratiquement 300 M$ frais marketing compris. Ces derniers ne le voyaient pas plus haut que 40 M$ sur son premier weekend aux Etats-Unis, et au grand maximum 300-350 M$ dans le monde, soit environs 150 M$ de pertes. Mais il faut croire que la communication fut efficace, car dès son lancement, ce fut un carton massif : 205 M$ sur le seul sol américain en première semaine, 400 M$ dans le monde, et la suite fut plus folle encore. Un bouche à oreille phénoménal, une place dans le top 5 de tous les temps aux Etats-Unis avec 718 M$, près de 7 millions d’entrées en France, soit le plus gros succès de tous les temps pour Tom Cruise, et quasiment 1,5 milliard dans le monde sans même la Chine, qui renait d’ailleurs puissamment de ces cendres en redevenant instantanément de très loin le premier pays consommateur de cinéma au monde avec près de 300 millions d’entrées enregistrées la semaine dernière (un milliard de dollars récoltés en une poignée de jour rien que pour le podium des sorties de la semaine). Non, clairement, le cinéma n’est pas mort.

Que faire quand même l’élite des pilotes de l’armée américaine, les recrues de Top Gun, se retrouvent face à une mission impossible ? Conscients que la jeunesse n’est pas encore au niveau, l’amiral Rear (Ed Harris) et le directeur du centre (Jon Hamm) vont respecter les ordres de Iceman (Val Kilmer) et faire appel à la légende, Maverick (Tom Cruise). L’objectif ? Coordonner plusieurs appareils à très très basse altitude, à haute vitesse, en zone ennemie dangereuse, le tout dans un timing très serrer pour des frappes chirurgicales pour neutraliser une base d’enrichissement d’uranium à risque d’armes nucléaires. Pire encore, ladite base se trouve dans le creux d’une montagne, nécessitant donc deux décrochages intenables et une fonte en piqué. Leur seule chance de s’en sortir sera cet entraînement, tout reposera sur Maverick.

On peut tout d’abord se rassurer sur l’écriture, car cette fois pas de simple visite guidée de la formation, il y a un vrai objectif, un enjeu de taille, et des risques allant bien au delà de simples exercices ou d’une faible confrontation à armes égales. De fait, si pendant les deux premiers tiers le film est simplement du Top Gun en mieux, avec une réalisation plus propre, de l’Imax, des acteurs plus investis et expérimentés (on notera un très bon Miles Teller prenant le flambeau de Goose), rythme plus soutenu – seul bémol, une romance avec Jennifer Connelly moins développée – l’intérêt est accru de part l’attente de cette mission finale. Jusqu’alors le film est très bon, mais rien de transcendant qui justifierait pareil engouement, et certains clin d’œil sont un peu trop tapageurs. Mais vient alors la mission. Toute la pression converge, l’angoisse resurgie. Les images sont folles car tout est réel, les décors, les appareil, tout. A une époque où l’overdose de fonds verts est absolue, voir un tel investissement matériel est admirable, et ça permet d’y être, d’y croire vraiment. Lancé à une vitesse folle dans un avion si puissant mais si fragile où le moindre impact ou choc peut être fatal. On en prend plein les yeux, et la dernière demi-heure est juste dingue. Du très très grand spectacle, mais à l’ancienne, en dur, et avec la qualité d’image et la précision dans le mouvement de la technologie moderne. Et c’est un peu le discours du film face à la menace de la disparition de pilotes au profit de drones : les machines ont des limites fixées, pas l’homme, bien plus enclin à se mettre en danger. Un art de faire qu’on ne peut que louer, et qui mérite effectivement des conditions sonores optimales et le plus grand écran possible.

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