Boy Erased
2019
Joel Edgerton
Connaissez-vous les centres de reconversion ? Non non, rien à voir avec une reconversion professionnelle, il s’agit ici d’une reconversion de préférence sexuelle, sous tutelle religieuse. Cela ne concernera bien évidemment pas les prêtres et leurs passions pour les jeunes enfants, mais bien les enfants et leurs aspirations, concrètes ou non, pour ce qui ne serait pas correct vis à vis d’une vision primaire des textes religieux, en l’occurrence la bible.
On suivra donc Jared (Lucas Hedges), un jeune étudiant qui se fera violer par un camarade de chambre, réveillant en lui des pulsions qu’il ne pensait pas avoir, et qu’il ne va clairement pas assumer face à un mère conservatrice (Nicole Kidman) et surtout un père pasteur (Russel Crowe) pour qui toute notion d’homosexualité est une hérésie contre nature, l’œuvre du mal qu’il faut réprimer au plus fort. Jared va donc accepter de se rendre dans un camp de conversion pour devenir un bon hétéro comme il se doit.
Dans une époque où il n’existe plus assez de lettres pour définir toutes les aspirations potentielles avec les LGBTQIAW+, l’idée de voir un film sur cette pensée à contre courant totale a de quoi rendre curieux. L’attirance est-elle réellement une question de choix ? Un tel camp peut-il avoir un quelconque bienfait ? Eh bien le film est une réponse quasi parfaite aux changements de sexe chez les mineurs : tout cerveau trop jeune qu’on pousse dans un sens opposé ne peut qu’exploser. Comment reformater des jeunes qui ne savent même pas eux-mêmes qui ils sont ? D’un certain côté, c’est peut-être justement l’âge où ils sont le plus manipulables, mais à quel prix ? Pour ceux qui ont en horreur les bondieuseries, on est servi : des tarés lobotomisés qui ne savent rien d’autre que réciter des passages de la bible, se faisant passer pour des sages alors que leurs actions ne sont qu’ignorance, cruauté et rejet. Il était évident que de tels camps sont une hérésie, mais comme certains qui se fascinent de voir le monde sombrer, voir un tel niveau de connerie est hypnotisant. Le casting est parfait dans le genre, on y croit fort, d’autant qu’on se rend compte au final que l’histoire est inspirée de faits réels. Il faut savoir remettre l’église au milieu du village et se rappeler que rien n’est plus nocif que la religion poussée à son extrême.