Braquage à l’ancienne


Braquage à l’ancienne
2017
Zach Braff

Idée amusante que de voir une bande de papys basculer dans le banditisme, avec un casting qui a de quoi donner envie, mais entre un réalisateur dont les principaux succès d’estime m’ont frigorifié ou à peine diverti et des propositions autrement plus impactantes lors de sa sortie, même avec une carte de cinéma illimitée, j’avais fait l’impasse. Et effectivement, le film ne valait pas tellement le coup d’œil.

Une bande d’octogénaires (incluant Morgan Freeman et Michael Caine) va voir leur quotidien chamboulé de la pire des manières : la précarité. Jouissant d’une retraite plus que confortable (45K par an c’est carrément colossal, clairement pas de quoi se plaindre), le fruit de leur labeur leur sera enlevé, leur ancienne boîte se délocalisant et gelant leurs plans de pensions. Pour l’un d’eux ayant assisté au braquage de sa banque plus tôt, c’est la solution à tous leurs problèmes.

Dans l’absolu pourquoi pas, et le film a quelques solides arguments. Déjà son casting, deux monuments du cinéma dans le trio de tête (ce qui fait peser une disparité démesurée pour le troisième, pourtant bien mis en avant) et quelques têtes biens connues dans les rôles secondaires, comme Christopher Lloyd, Joey King ou encore Matt Dillon. Ensuite, si le braquage reste d’une banalité sordide avec une mise en place quasiment inexistante et des conneries à hurler, on sent une réelle réflexion autour du fait de couvrir leurs arrières. Mais par contre, difficile de croire que des guichets puissent avoir des sommes pareilles, c’est aberrant. Et puis surtout ils sont décrits comme des ouvriers modestes ayant une pension qui leur permet à peine de vivre, et pourtant ils parlent à un moment donné de seulement voler ce qui est censé leur revenir, avec comme base 45 000 dollars par an ! Soit très exactement 3750$ par mois, ce qui est gigantesque, surtout pour une retraite. Donc non seulement cela ne correspond pas du tout à leur style de vie, mais c’est à se demander ce qu’ils peuvent bien faire de sommes si vertigineuses pour en plus être en difficulté avant même le gel définitif de leur retraite. Le genre d’écriture à la Jean-François Copé qui croit qu’un pain au chocolat coûte 20 centimes et que les pauvres touchent 5000€ par mois. Au pire demandez à un travailleur lambda, genre un des techniciens qui bossent sur le film ? Le mépris et la méconnaissance de la bourgeoisie, c’est quelque chose… Après ça, la base reste la discrétion, ne pas changer directement ses habitudes une fois le vol commis. Raté, ce sont des débiles et la police est d’une nullité affolante. On ne rit que mollement et pas souvent, l’histoire n’a rien de fou mais souffre d’incohérences qui plombent salement. Pas mauvais, mais oubliable et à la limite de l’ennui.

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