American Psycho


American Psycho
2000
Mary Harron

Film culte ayant propulsé la carrière de son anti-héros, le film ne fut pourtant ni acclamé ni populaire à sa sortie, assez largement boudé par la critique et ayant récolté tout juste 34 M$ dans le monde. Pourtant, aujourd’hui il a su gagner le cœur de beaucoup, que ce soit pour son axe original ou sa radicalité assumée.

Ainsi, on va suivre la folie de Patrick Bateman (Christian Bale) – nom prémonitoire – un tradeur ultra riche, vice président à seulement 27 ans dans la boîte à papa. Ses deux passions dans la vie, hormis le fait de prendre soin de lui pour faire jalouser tout le monde aussi bien physiquement que matériellement, c’est de jouer à qui a la plus grosse avec ses collègues, et se taper sa copine (Reese Witherspoon) ou des prostituées (incluant Chloë Sevigny), souvent par deux. Seulement un beau jour, trop c’est trop, le succès insolent de son collègue Paul Allen (Jared Leto) va lui faire péter un câble, et il va le tuer. Une jouissance libératrice, lui faisant enfin ressentir quelque chose.

Avoir comme personnage principal un fou furieux tueur en série, ça n’est certes pas inédit, mais ça a le mérite d’être un peu original, d’autant que son aliénation est assez exacerbée. Il y aura le délire des cartes de visite, des blondes, à deux et avec une caméra, ou encore tout ce qui touche à son apparence physique avec une superficialité à son apogée. Un complexe de Dieu, qui a défaut de donner la vie, va la reprendre. Une perte des réalités avec l’argent facile, l’argent illimité, mais jamais assez car il faut continuellement être le seul à avoir tout, et mieux que tout le monde. La moindre contrariété, la moindre personne qui ne serait pas à ses genoux est vécu comme un affront suprême, un motif de meurtre indiscutable et inévitable. Le film va loin, tellement loin qu’on en viendrait à douter de lui, surtout avec le dernier craquage absolu, mais d’après ce que j’ai pu en lire, tout est réel. Manque alors les conséquences, une réelle conclusion, créant une véritable frustration malgré le côté amoral, qui aurait pu être grisant si sans équivoque, mais qui en l’état nous laisse un peu perplexe, pour ne pas dire déçu. Au final, à quoi a servi l’inspecteur (Willem Dafoe) ? Comment le dernier acte a pu avoir une telle finalité ? Il manque des pièces au puzzle, ou alors le film n’a pas su y répondre clairement. Une bonne idée avec un casting assez dingue, mais un peu plombé par une fin pas maîtrisée.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *