Tais-toi !


Tais-toi !
2003
Francis Veber

J’avais gardé un bon souvenir de cette comédie potache, qui mine de rien avait fait son bonhomme de chemin avec plus de trois millions d’entrées. Il faut dire que le réalisateur a de beaux succès à son palmarès (près de 17 millions d’entrées en trois films sur ses précédentes collaborations avec Depardieu), et le duo d’affiche était à son prime. Mieux encore, l’habituel désabusé de service va inverser sa place avec celle du simplet, de quoi changer les perspectives.

« Salut, je m’appelle Quentin, je viens de Montargis », une phrase qui hante les couloirs de la prison de Fleury-Mérogis tant chaque tentative d’inclure le fameux Quentin (Gérard Depardieu), braqueur très amateur, se conclue inlassablement en craquage complet du comparse. Et justement, la police va avoir l’idée de l’envoyer avec Ruby (Jean Reno), un homme qui a dérobé 20 millions d’euros à un riche homme qui a fait tuer celle qu’il aimait, dans le but de le faire parler. N’aspirant qu’à la vengeance, il pensait que s’évader serait facile, mais c’était sans compter sur Quentin, bien décidé à le suivre partout, lui qui a su rester stoïque face à sa diarrhée verbale.

L’idée de base est amusante, avec quelques idées relativement drôles, mais le film ne dépassera jamais ses intentions de base. Déjà, quand le principe est de créer un duo qui peine à se concrétiser avant 45 minutes de film quand ce dernier ne dépasse pas les 1h20 au total, c’est plus que problématique. Cela permet de faire passer quelques seconds rôles truculents, comme Martineau, le psychiatre (André Dussollier), le chef de police (Richard Berry) ou l’infirmier (Guillaume de Tonquédec), mais le fil conducteur s’en retrouve réduit à peau de chagrin, une histoire plus qu’anecdotique. Pour ce qui est du duo, si Depardieu fait un benêt plus vrai que nature, pour son comparse Jean Reno, malgré tout son charisme, on sent qu’il cachetonne comme pas permis, et sa romance éclair avec une fille de la moitié de son âge et vulnérable rend très malaisante. Une écriture qui mise tout sur le comique, oubliant totalement de l’articuler autour d’une histoire solide, rendant l’ensemble assez vint et creux. Dommage de ne pas avoir vraiment creusé le concept.

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