Quatre mariages et un enterrement


Quatre mariages et un enterrement
1994
Mike Newell

Autre grand classique du genre, le film a-t-il su garder le même attrait avec le temps ? Il faut dire qu’en trente ans les mœurs ont changé, et même si les 244 M$ de l’époque donnent le tournis avant même l’inflation qui a pratiquement doublé, c’est dire, on restait dans une époque assez proche de l’ère hippie et ses relations débridées, pas vraiment compatible avec la notion de « romantisme ».

Quand un salop rencontre une énorme salope. Célibataire endurci qui multiplie les conquêtes sans jamais s’engager, Charles (Hugh Grant) va pourtant tomber fou amoureux d’une invitée au mariage de l’un de ses meilleurs amis. Une américaine incendiaire à la réputation sulfureuse : Carrie (Andie MacDowell). Mais quand il la reverra au mariage d’un autre ami, elle viendra accompagné de son fiancé. Mais comme on dit, c’est pas parce que y’a un gardien qu’on peut pas mettre de but…

J’avais été quelque peu choqué du libertinage éhonté en prologue de Notting Hill, mais c’est clairement d’un autre niveau ici. On parle de tromperie, d’abord à moitié innocente, puis totalement coupable quand Charles décide de poursuivre ses avances malgré la présence du fiancé, qui ne gêne pas plus celle qui s’est engagée. On assistera même à une escalade de la dégueulasserie à qui fera le plus de mal aux gens autour juste pour continuer une liaison qui ne repose sur rien d’autre que de la pure attirance physique. Vraiment le degré zéro du romantisme. Seule la meilleure amie incarnée par Kristin Scott Thomas apportera une petite nuance poétique, mais ça ne sera pas traité. Reste alors un défilement éreintant de quatre mariages et un enterrement où les protagonistes n’existent pas en dehors de ces événements extrêmes. Quelques passages comiques font mouche, on se délectera notamment de l’énergie chaotique de la grande folle barbue, digne de Dionysos, mais le reste est surtout lourd, limite indigeste. L’aspect romantique est complètement raté, et ne reste alors qu’une comédie un peu amer et pas souvent efficace.

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