Sang froid


Sang froid
2019
Hans Petter Moland

C’est toujours un pincement au cœur de voir un si grand acteur comme Liam Neeson devenir à l’orée de la fin de sa carrière une parodie de lui-même, désormais cantonné à camper inlassablement le même rôle de gros bourrin dans des films d’action, alors même qu’il a passé la barre des 70 ans. Mais en même temps, il le fait si bien entre sa carrure démesurée, sa voix roque et son charisme naturel. Et alors qu’il vient d’enchaîner dix plantades au box-office avec une moyenne de moins de 20 M$ dans le monde, voici sa dernière « réussite » avec 62 M$, avant que le public ne se lasse (définitivement ?).

La vie peut se montrer si arbitraire et injuste. Parce que son collègue de travail qui vendait de la drogue va se mettre une petite part de côté, pensant que sa ne se verrait pas, Kyle va devenir un dommage collatéral lorsqu’un certain « Viking » (Tom Bateman) va exiger réparation. Inconsolable de la mort de son fils, Coxman (Liam Neeson) va alors se lancer dans une vendetta contre le milieu de la drogue.

En vrai le film n’est pas passé loin d’être bon. L’histoire est classique au possible, dénuée de rebondissements, mais le cadre enneigé change un peu la donne, côté violence c’est généreux, l’action est efficace, et ça regorge d’idées très amusantes. On pense notamment à l’élévation, le gros ours fragile à l’intérieur, la belle sœur vietnamienne, le deltaplane sorti de nulle part, et surtout cette idée géniale du générique de fin qui va non pas afficher les acteurs par ordre d’apparition, mais de disparition. Seulement voilà, le bilan est loin de s’arrêter là. Ceux se réjouissant de voir Laura Dern vont vite déchanter : au bout de cinq minutes elle va se barrer, ne reviendra plus et son absence ne sera ni expliquée ni traitée. Même traitement indigne pour la police (incluant Emmy Rossum), qui ne servira absolument à rien. Et que dire de la fin si ce n’est qu’il n’y en a pas : on ne verra ni conclusion ni conséquence, avec pléthore d’histoires en suspend. On passe un bon moment, mais ce goût d’inachevé laisse sur une note amère.

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