Pandora


Pandora
2017
Jong-woo Park

Si le taux d’incident des centrales nucléaires en font la source d’énergie la plus efficace et la plus sûre qui soit, l’incertitude concernant la capacité en approvisionnement d’uranium et la gestion des déchets reste une source d’inquiétude pour beaucoup, d’autant que l’histoire a été marquée par certaines catastrophes de grande ampleur. Reste aussi que dans l’hypothèse d’un problème, son envergure pourrait rapidement être planétaire, et le film va nous plonger au cœur de cette menace théorique.

En termes de rendement et d’impact écologique, les centrales nucléaires sont une source d’énergie imbattable, mais qui oblige à la plus grande prudence. Or justement, dans une petite province coréenne bien trop pressée de mettre à profit le coût gigantesque d’une telle installation, la phase de test avant la mise en activité a été pour le moins bâclée. Alors que les habitants du coin sont ravis de ce nouvel élan économique local, ils étaient loin de se douter que la main qui les nourrissait alors devenir celle par laquelle ils allaient mourir.

Si la menace nucléaire est un sujet récurrent au cinéma, il n’est presque jamais traité frontalement comme dans le cas présent au travers d’une centrale nucléaire qui va enchaîner les problèmes. Malheureusement, malgré une mise en scène efficace et quelques scènes loin d’être ridicules au niveau destruction, le film souffre de pas mal de soucis. Déjà au niveau du scénario, créer des enjeux locaux sur des personnages se retrouvant exposés sur plusieurs jours à des taux de radiation logiquement mortels en quelques heures, c’est aberrant et une insulte à l’intelligence des spectateurs. A quoi bon créer du suspens sur la survie de tel ou tel personnage quand de toutes façons il va mourir d’un instant à l’autre ? Même leurs proches restés à proximité trop longtemps n’ont aucune chance de finir l’année, voir le mois, donc le traitement des répercutions est stupide. Pas tant de scènes impressionnantes, un scénario mal renseigné, et surtout un axe raté : il aurait fallu se concentrer sur la résolution du problème, la gestion des répercutions, plutôt que sur les premiers exposés et l’hérésie du suspens autour de leur survie. Et vient donc le vrai problème du film, d’autant que vu pour ma part avant le film : Chernobyl existe. La série, en plus d’avoir un budget 25 fois supérieur, ce qui veut dire des scènes autrement plus dantesques, a su éviter toutes les erreurs citées précédemment avec un brio ahurissant. Avec en plus ici quelques soucis de rythme, la comparaison – certes injuste – n’en reste pas moins complètement assassine. Mieux vaut donc se revoir la série.

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