Speak No Evil


Speak No Evil
2024
James Watkins

Succès surprise de la rentrée dernière, le film a récolté plus de 75 M$ dans le monde, ce qui, pour du cinéma horrifique à petit budget, est plus que correct, d’autant que même si le film original dont il est le remake a eu de nombreux prix dans son pays d’origine, le Danemark, il n’a pas tellement su sortir de ses frontières.

Vous êtes vous déjà fait des amis durant des vacances ? Durant un voyage en Italie, Ben (Scoot McNairy) et Louise (Mackenzie Davis) vont tomber sur un couple atypique, Paddy (James McAvoy) et Ciara (Aisling Franciosi), semblant vivre leur vie à fond malgré leur fils handicapé. Alors que Ben est en pleine reconversion, fragilisé par une situation précaire et continuellement rabaissé par sa castratrice de femme, voir un homme viril, épanoui et à la joie communicative, le simple fait de partager quelques repas le temps d’un séjour va lui faire remettre sa vie en perspective, et pourquoi pas se reprendre. Pour échapper à la morosité de son quotidien, il va se jeter sur la première occasion pour retourner les voir, loin de se douter de la noirceur sous-jacente.

Le film partait déjà pas mal avec le choix de James McAvoy en personnage trouble, d’autant que le bougre a sacrément prit de la masse, dévoilant un physique aussi impressionnant qu’inquiétant. Et le film est une assez belle réussite dans tout ce qu’il entreprend : on voit la sympathie initiale, les failles de chacun, la critique jouissive des dérives modernes de bobos déconnectés et toute l’hypocrisie sur l’écologie et l’alimentation « responsable ». Puis bien qu’on se doute qu’il se trame quelque chose derrière, le déroulé sait préserver une certaine dose de mystères, sans trop en faire et en restant efficace dans sa rythmique. Le piège se referme sans sembler en être réellement un, nous faisant continuellement douter de chacun, surtout que personne n’est irréprochable entre la petite fille surprotégée qui en abuse, son père la lavette pitoyable, et sa mère ultra toxique et méprisable, avec les défaut de chacun imputables aux défauts des autres, s’alimentant de façon aussi amusante qu’exaspérante. En revanche, peut-être que j’espérais un niveau de malaise plus grand encore, ou une violence psychologique accrue, mais au final ça reste assez sage et peu innovant. Très efficace, réjouissant, mais un poil classique.

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