Furiosa: une saga Mad Max


Furiosa: une saga Mad Max
2024
George Miller

Les gens sont cons, et en voici la preuve. Alors que Mad Max Fury Road fut un immense succès critique, et correct commercialement avec 380 M$ dans le monde, et alors que cette suite – qui est en fait un préquel – se faisait méchamment attendre depuis dix ans, et que de surcroît le film fut là encore très majoritairement acclamé à sa sortie, il fut un des plus sanglants échec de l’histoire et a probablement tué la franchise. Des ambitions toujours plus grandes, une volonté d’enrichir l’univers avec 168 M$ de budget, soit une légère augmentation par rapport aux 150 M$ du précédent opus, mais les recettes furent anémiques : 67 M$ aux Etats-Unis, et 174 M$ au total dans le monde. Moins de la moitié du précédent, et c’est à n’y rien comprendre.

Personnage moteur de Mad Max Fury Road, qui est Furiosa (Anya Taylor-Joy) ? Née dans une terre d’abondance, source de toutes les convoitises dans un monde de désolation, elle sera enlevée dans son jeune âge par un certain Dementus (Chris Hemsworth), à la tête d’une bande de motards fous, aspirant à de grandes ambitions. Son doux rêve ? Prendre la Citadelle à un certain Immortan Joe.

Par où commencer ? Mensonges, tromperies, contre proposition mais dans le sens du poil. Déjà les bande-annonce sont un carnage, mettant uniquement en avant Anya Taylor-Joy, certes principale mais n’arrivant que dans la seconde moitié, plus d’une heure étant consacrée à sa jeune enfance, et lesdites BA ne comportant quasiment que des scènes de la dernière demi-heure, c’est dire le niveau de connerie. Ensuite, exit la course folle de Fury Road, ce film en est un peu l’équivalent narratif du Dôme du tonnerre, c’est à dire qu’on vient expliquer comment ce monde fonctionne, et un peu de background et de cohérence, ça fait un bien fou. Mais heureusement, c’est bien moins foutraque et dans une continuité rythmique vraiment excellente, car si ce n’est pas littéralement une course, l’action ne se pose pratiquement jamais. De même, sans parler de fan service car après tout on retrouvait le personnage de Furiosa à la Citadelle, y ramener le spectateur permet de mieux comprendre d’où elle vient, le rôle central du lieu, et surtout on reste en territoire connu pour mieux aller explorer au delà. Le personnage de Dementus est aussi un excellent antagoniste, à la fois produit, bourreau et victime de son environnement, avec une naïveté aussi ridicule que touchante. Donc en plus de rester un excellent divertissement, le film peut se targuer de réussir mieux que n’importe autre épisode de la saga à créer un univers cohérent pour ce post-apo en monde désertique. Encore plus méritoire que Fury Road, c’est dire le niveau.

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