Palm Springs
2021
Max Barbakow
Ah le temps, ce tsunami inarrêtable balayant tout sur son passage, semant mort, chaos et désolation en attendant sa propre fin. Être conscient de sa finalité, l’humain a depuis toujours fantasmé sur la capacité de la volonté à faire plier cette dimension intangible, et pourquoi pas se prendre à rêver des possibilité alors infinies s’offrant à nous.
Suivant jusqu’alors une petite vie minable, Nyles (Andy Samberg) va tomber dans une boucle temporelle, revivant inlassablement un mariage lambda où son infidèle de copine l’avait convié. Un enfer ? Pas du tout, c’est l’excuse qu’il avait attendu toute sa vie pour enfin ne faire que profiter et s’amuser sans se préoccuper d’un lendemain qui n’arrivera jamais. Seulement voilà, après avoir accidentellement poussé un convive (J.K. Simmons) dans ladite boucle, créant déjà pas mal d’ennuis, son petit ilot paradisiaque va se retrouver carrément chambouler par la sœur de la mariée (Cristin Milioti), qui ne va pas du tout avoir la même approche de cette boucle temporelle.
Si on omet le fait qu’être isolé en Australie me frustrerais pas mal à la longue (impossibilité d’avoir accès rapidement à un immense catalogue culturel, alors qu’à domicile pas mal de jeux pourraient être bouclés en 24h et que ce soit en films, séries, livres à découvrir, il y en aurait pour des siècles), qui ne serait pas absolument ravi de se retrouver dans cette situation ? Tous les problèmes du monde disparaissent : santé, vieillesse, pauvreté, manque de temps, spectre de la mort, peur des conséquences, peur de la vacuité, plus rien ne nous entraverait. On a rarement vu un problème cristalliser autant de solutions. Et pourtant… Si le film s’en amuse à la Un jour sans fin, la puissance comique ou même émotionnelle sera bien moindre. Manque d’envergure, une folie à peine effleurée pour une comédie romantique tout juste sympathique, visant juste quelques fois, mais peinant globalement à trouver des idées vraiment originales. Une thématique bien trop gageure, faisant qu’un honnête divertissement ne peut qu’être une immense déception.