Le jeu de la dame
2020
Scott Frank, Allan Scott
Plus frileux à l’époque quant au fait d’écrire également des critiques de mini séries, d’autant que le succès fut si colossal que de nombreuses rumeurs laissaient entendre une possible saison 2, je n’avais alors pas sorti de critique. Maintenant qu’on a la certitude qu’aucune suite ne verra le jour, et ayant l’envie de la faire découvrir à ma femme, c’était l’occasion de s’y replonger.
S’inspirant de personnages historiques, la série raconte en revanche l’histoire fictive d’une certaine Beth Harmond (Anya Taylor-Joy), qui se retrouva à huit ans à l’orphelina. Elle y fera une rencontre qui va marquer sa vie : Mr Shaibel, un concierge passionné d’échec. Un jeu qui va résonner en elle, une révélation, s’y découvrant en plus un talent fou. Mais saura t-elle percer dans ce milieu d’homme ?
Quand on voit tant de projets opportunistes mettre en avant des femmes par pur arrivisme sans réflexion derrière, voici incontestablement l’exemple ultime en matière de femme forte, indépendante, qui doit son parcours à sa force de conviction, mais qui n’en demeure pas moins humaine, avec ses besoins affectifs, ses torts et ses erreurs, et qui a aussi réussi grâce à son entourage. Les quatre premiers épisodes sont d’une maîtrise absolue, montrant la fille devenir femme, l’amatrice devenir une professionnelle reconnue. Autour d’elle gravitent moult personnages drôles ou touchants, comme la mère adoptive (Marielle Heller), l’ennemi devenu ami (Harry Melling), le rival devenant conseiller (Thomas Brodie-Sangster). En revanche, il faut bien avouer que les vices (alcool, médicaments, drogues) prennent trop de place dans les trois derniers épisodes, cassant un peu le rythme, seule véritable réserve à un ensemble franchement excellent. J’y ai même retrouvé à certains instants cette grandeur d’Un Parcours de légende, c’est dire.