Visions of Mana


Visions of Mana
2024
PS5

Pour information, les conditions du test ont été quelque peu mauvaises, ayant terminé le jeu en 38h étalée sur huit mois, avec aucune session de jeu n’atteignant les 2h, et restant régulièrement trois semaines entre deux sessions. Cela a donc énormément impacté à la fois ma capacité à maîtriser les mécaniques, mais aussi mon immersion dans l’histoire. Ceci étant, j’espère avoir su resté objectif dans mon analyse de l’œuvre.

Graphismes : 14/20

Si je n’ai, il est vrai, toujours pas eu l’occasion de rattraper l’opus maudit sur PS2, jamais sorti en Europe, il faut bien avouer que la transition 3D de la légendaire saga est une pleine réussite, bien que les remakes récents des opus Super Nintendo étaient déjà très gageurs, surtout plombés par leur mise en scène. La direction artistique est magnifique, et on a grand plaisir de retrouver certaines des créatures iconiques plus belles que jamais. Dommage en revanche que le gigantisme ne soit jamais tellement travaillé, ne donnant jamais de souffle épique, que ce soit dans les décors ou les monstres / boss. De même, si on a grand plaisir de découvrir chaque classe de chaque personnage, impossible de ne pas se montrer déçu de l’absence d’évolution : une classe par élément, soit huit, c’est certes deux de plus que les six (deux intermédiaires, quatre finales) de Trials of Mana, aka Seiken Densetsu 3, mais exit donc tout sentiment d’évolution. Si de surcroît chaque classe pouvait avoir deux évolutions, ça aurait été dantesque ! Mais place au vrai point quasi scandaleux : la technique. Certes cross-gen (c’est-à-dire à cheval sur plusieurs générations de consoles car étant aussi sorti sur PS4), il n’empêche que voir des animations aussi rigides, avec moult de passages où les bouches ne sont carrément pas animées, c’est honteux. On est clairement à des années lumières du niveau de finition d’un FFVII R par exemple, avec des décors assez vides et une ampleur limitée. Mais pas étonnant dans la mesure où les équipes étaient dix fois moindre que pour n’importe quel projet de la maison mère de Square-Enix.

Jouabilité : 12/20

Peut mieux faire. Je ne reviendrais pas sur le manque d’évolution des classes, gâchant un peu le plaisir d’une montée en puissance qui ne se ressent pas, ou encore l’attaque ultime avec L2 qui devient carrément une perte de temps en fin de jeu tant sa puissance devient anecdotique. On est sur du action RPG moderne classique, mais sans la fougue et la maîtrise d’un FFVII Rebirth. La caméra est plus capricieuse, voir atroce avec son système de lock flingué, et la répétitivité devient vite patente. Débloquer les esprits et les classes associées, avec les pouvoirs liés, permet de ne pas s’en rendre compte trop vite, mais dès la moitié du jeu que tout s’installe, plus rien ne viendra redynamiser quoi que ce soit. Pire, le choix des personnages n’en sera que très peu un, puisque sur trois personnages, le héros est obligatoire, et Julei est le seul capable d’utiliser de la magie curative, et Careena est la seule capable de ressusciter un allié. Et il sera quasi impossible de réussir les derniers boss sans ce trio quasi imposé, même en mode facile. Côté quêtes, mise à part chercher tous les points bleus sur les cartes et accepter les missions en chemin qui se font sans réfléchir en tuant tout sur son passage, il n’y aura que les défis des esprits, débilement durs, surtout les tours finales, et ça ne fait qu’entretenir un cercle de difficulté où l’on devient plus fort pour effectuer des missions plus dures. Rien de bien original ou passionnant. Reste le chapitre 10, une hérésie qui se débloque post-game alors même que le boss de fin est horriblement dur et qu’un peu de level up en amont aurait été apprécié, tout ça pour un Demomana du pauvre.

Durée de vie : 16/20

Si le jeu n’était pas aussi dur il pourrait facilement se boucler en 20-25 heures en traçant, mais inimaginable d’entrer dans la dernière ligne droite en dessous du niveau 60 sans les dernières armes et armures et avec des objets à foison. J’ai pour ma part fini le jeu (chapitra 9) en 35 heures, en ayant fait quasiment toutes les missions (excepté les tours des esprits, trop dures, et probablement quelques quêtes perdues en chemin). Pour du RPG moderne, c’est presque inespéré, et avec un meilleur équilibrage ou un mode Facile réellement facile, ça m’irait très bien. En revanche, pour ceux qui adorent poncer des jeux pendant au moins 50 heures, le titre est un peu court et ne propose que peu de contenu annexe.

Bande son : 15/20

Quelques thèmes repiqués des opus légendaire qui font résonner la fibre nostalgique et les musiques originales sont réussies, mais rien d’aussi marquant. Deux doublages sont disponibles, comme souvent, japonais et anglais. Les deux sont très cartoonesques, mais ça reste plutôt bien dans l’ambiance.

Scénario : 06/20

Bon… Alors déjà l’histoire est globalement un immense plagiat de FFX avec les tributs / sacrifices et les amants maudits, et le jeu ne l’égalera jamais de près ou de loin en intensité émotionnelle ou en profondeur philosophique. Oui, c’est potentiellement passionnant de voir un monde si lobotomisé que sacrifier régulièrement des gens, souvent des enfants, pour le bien commun semble normal, d’autant qu’on est arrivé à un tel niveau d’endoctrinement que les gens y voient là l’honneur suprême, mais c’est tellement mal fait. Les protagonistes sont d’une naïveté ahurissante, et la faiblesse de leurs convictions est affligeante. Pareillement pour l’ancien héro légendaire ayant sombré dans la folie : c’est traité de façon bien trop clichée et superficielle. Et constamment le jeu vient faire des clin d’œil à Seiken Densetsu 3 et Secret of Mana, des illustres ancêtre jamais égalés ni dans leur fun, ni dans leur grandeur. Un jeu qui peine à exister pour lui-même.

Note Globale : 12/20

Passé les premières heures qui nous agitent des doudous nostalgiques avec un immense plaisir récréatif, passé la première moitié linéaire mais qui avait le mérite de faire découvrir le monde, les personnages et faire mumuse avec les classes débloquées au fur et à mesure, l’étendu du vide est saisissant. Le gameplay n’a pour ainsi aucune évolution au cours de l’aventure, la technique fait peine à voir derrière une direction artistique magnifique mais qui ne sauve pas tout, et surtout l’histoire peine à exister au delà de la nostalgie. Le potentiel est là, la saga pourrait rayonner encore aujourd’hui, mais visiblement les ambitions étaient trop limitées, et pas sûr qu’un nouvel essai ne survienne dans un avenir proche.

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