Kotaro en solo
2022
Hiroshi Sato
Tiré d’une histoire vraie relativement anecdotique au Japon tant le phénomène semble malheureusement courant, mais qui bien sûr a profondément choqué le monde entier, la mini-série (à moins que ? Des rumeurs faisaient état d’une possible seconde saison, mais qui ne semble ne jamais vouloir voir le jour) de dix courts épisodes, 20 minutes chacun, retrace une petite portion de la vie de Kotaro.
Kotaro est un petit garçon de quatre ans, qui grâce à l’argent d’un généreux donateur (le suspens l’entourant est inexistant), va pouvoir sortir de son orphelinat et subvenir seul à ses besoins. A l’âge où la plupart portent encore des couches et mangent des pots, blottis dans les bras de leurs parents, lui vit seul, fait lui-même ses courses, ses repas, sait déjà lire et est pleinement autonome. Mais face au poids de la solitude, il va toquer aux portes de ses voisins d’immeuble, y trouvant ce que la vie lui a refusé : une famille.
Sur le papier, c’est une histoire à peine croyable alors que véridique, poignante et pleine de bons sentiments. Bref, de quoi faire carton plein avec en prime toute cette culture japonaise, cette bienveillance, ses menaces, et ses différents personnages hauts en couleurs qu’on a plaisir de découvrir. Découvrir oui, mais pas évoluer. La série est courte, mais terriblement redondante, relatant juste des instants du quotidien d’un moment précis, sans rien y faire vraiment évoluer, avec même de gros bémols. On pensera notamment aux personnages féminins, soit de passage soit anecdotiques, avec notamment une nouvelle voisine qui remplace celle à laquelle on s’était attaché, à ce à seulement deux épisodes de la fin pour au final avoir une fonction strictement identique. Probablement pour coller à la réalité, mais narrativement c’est une erreur qu’une adaptation est censée corriger. Ensuite, l’histoire déçoit aussi de par sa fin sans réelle conclusion, un peu comme si on avait juste fait une saison sur la quatrième année de vie de Kotaro, ce qui reste très frustrant. Impossible aussi de ne pas mentionner l’animation, pour le moins au rabais entre le style très minimaliste, la fluidité douteuse et surtout des fainéantises d’animation ahurissantes comme les textures sur le costume léopard qui sont clairement générées sans tenir ni compte des plis des vêtements ni des mouvements du personnages. C’est affolant comment on voit que c’est un filtre mal incrusté… Une histoire touchante, des personnages attachants et un gros potentiel, pour un sentiment d’inachevé et un Netflix radin qui a clairement produit une série au rabais.