
KPop Demon Hunters
2025
Chris Appelhans, Maggie Kang
Nous y voilà, l’un des plus gros phénomène de l’année, pour ne pas dire de la décennie. En seulement sept semaines, le film a battu le record du film le plus vu de tous les temps pour Netflix, affichant alors 236 millions de vues pour près de 300 millions d’heure de visionnage. Avec une durée de 1h39, autant dire que pas grand monde n’aura raté le générique de fin. Six mois plus tard jour pour jour, le succès ne désempli pas un instant, le titre Golden étant toujours bombardé à la radio, vient d’être nommé aux Golden Globes et ira sans nulle doute aux Oscars, et sur YouTube le clip est en passe d’atteindre le milliard. Malgré un investissement conséquent de 80 M$, Sony ne croyait tellement pas au projet qu’il l’a bazardé à Netflix, et visiblement il y a de quoi s’en mordre les doigts quand on voit qu’une version karaoké en trois dates uniques plusieurs mois après la sortie sur la plateforme a généré près de 25 M$ sur le seul sol américain.
Comme le titre le laisse présager, il va y avoir de la KPop (musique pop sud coréenne) et de la chasse aux démons. On suivra ainsi le girls band Huntrix, composé de Rumi, Mira et Zoey, qui ont été désignées par un ordre secret de protéger la Terre des démons grâce à la musique. En effet, leur chant permet de créer le Honmoon, une barrière protectrice qui va bientôt atteindre sa pleine puissance. Seulement le chef des démons Gui Ma a encore une dernière carte dans sa manche : les Saja Boys, un boys band composé de démons, qui vont partir à la conquête de ce que les Huntrix ont de plus précieux, leurs fans.
C’est un grand oui, mais à modérer. Musicalement, c’est plutôt très bon, assez oubliable pour le boys band, mais les fameuses Huntrix sont au top, carrément ma came. Outre Golden que j’ai déjà écouté des dizaines de fois, le titre de fin « What it sounds like » et celui accrocheur du début « How it’s done » sont punchys et entraînants. Visuellement, c’est plus tiédasse, pas très original au niveau design mais pas non plus mal modélisé, clairement pas de l’animation au rabais, mais par contre la fluidité n’est pas là, où du moins sur l’animation des personnages et notamment leurs expressions de visage. Côté scénario, c’est là que je resterais le plus dubitatif : du archi classique sur la peur de l’acceptation, cherchant à briser une pensée manichéenne, alors que justement le principe est d’opposer le bien contre le mal, les femmes contre les hommes. En vrai le fond est bon, le personnage de Rumi est attachante et il y a un gros potentiel, mais pour les enfants. La forme est édulcorée au possible, du tout public où rien ne dépasse, sans réel traitement ni profondeur, de quoi frustrer ceux à la recherche d’une certaine exigence. Une suite a été programmée pour 2029 (en gros mise en chantier dans l’urgence face au succès totalement imprévu), en espérant qu’elle sera un peu plus qu’une chouette compilation musicale avec une légère toile de fond.
