Demolition Man

Demolition Man
1994
Marco Brambilla

Grand classique du cinéma d’action comme de la science-fiction, le film va à l’opposé des visions habituelles du futur. Oublié les univers post-apocalyptiques ou les déballages technologiques prodigieux : on aura ici droit à une vision utopique qui marquera à jamais les mémoires. Une version « tapette » du futur, qui sera bouleversée par quelques arrivées incongrues.

Tête brûlée des services de police, le sergent John Spartan (Sylvester Stallone) se lancera seul à la poursuite de Simon Phoenix (Wesley Snipes), dangereux criminel qu’il traque depuis des années, et qui vient de prendre un bus de 30 personnes en otage. Mais après son face-à-face et avoir réussi à arrêter Simon, le monde de John va s’effondrer, à l’image du bâtiment où se déroulait l’action : les cadavres des otages ont été retrouvés dans l’immeuble qu’il vient de détruire par inadvertance. Et pourtant, son scan n’avait détecté la présence que de huit personnes vivantes. Condamné pour cet acte, il subira une sentence expérimentale : la cryogénisation de rééducation, pour une durée de 70 ans. Mais en 2032 un incident viendra interrompre son cycle : en étude de réintégration, Simon Phoenix réussira à s’échapper, tuant deux gardes et le directeur de la prison. Puis très vite, la situation s’emballe, les cadavres s’empilent et les incidents se multiplient. N’ayant pas eu affaire au code 187 (Meurtre Mort Détruire) depuis 16 ans, les forces de police de l’époque, sous les conseils du lieutenant Lenina Huxley (Sandra Bullock), décident de faire appel au seul qui avait réussi à l’arrêter en son temps, John Spartan.

Tout est mythique dans ce film : les amandes au code de moralité du langage, les trois coquillages, la machine à « faire l’amour », les pubs à la radio, la prédiction électorale, la suprématie de Pizza Hut, le rat-burger, ou encore toute ces perles de dialogues comme « un dingue pour en arrêter un autre » et les décalages entre les parlés de John et Simon et celui de ce futur. On passe des grosses explosions et des gros durs des années 90, à des puceaux en robes longues qui ne peuvent pas dire de gros mots ni avoir des rapports intimes, et sont interdits des aliments trop riches comme la viande, le sel, le beurre, mais aussi des drogues douces (tabac / alcool). – Et pourtant on notera que l’assistant de Cocteau est plus qu’obèse. Quel est son secret ? – Une société où tout est contrôlé, prévisible et calme. Alors quand deux rustres de l’ancienne époque se déclarent la guerre en pareil endroit, on assiste à des scènes improbables et délirantes, comme celle opposant Simon aux forces de l’ordre devant la cabine téléphonique. Bourré d’humour et reposant sur un univers parfaitement établi et cohérent, le film est aussi une grosse bouffée d’action survitaminée, quoiqu’un peu fouillis par moment. On repensera notamment à certaines explosions en début et fin, mal incrustées, et surtout l’improbable esquive de la glaciation. Un divertissement aussi bourru qu’intelligemment écrit.

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