Bienvenue à Gattaca

Bienvenue à Gattaca
1998
Andrew Niccol

Se passant dans un futur « moins lointain que ce qu’on pourrai croire », le film se base avant tout sur l’évolution de la sélection génétique, qui permettrai ainsi de sélectionner les meilleurs gènes possibles des parents pour former des élites. Une prouesse qui représente non seulement l’éradication des maladies génétiques, mais qui permet aussi d’améliorer considérablement l’espérance de vie en limitant les risques cardiaques et dégénératifs. Avec une seule goutte de sang, ou peut ainsi estimer les risques d’une personne, son intelligence et son intégrité physique.

Dans un monde où on offre sur un plateau une méthode de sélection des élites, les gens naissant avec des prédispositions moindre sont immédiatement reclassés aux postes de bas étages. Vincent Freeman (Ethan Hawke) faisant parti des derniers enfants nés sans présélection génétique, il se retrouve catalogué comme lourdement handicapé, diagnostiqué possiblement mentalement détraqué et possédant 89% de chances de mourir d’un infarctus avant ses 30 ans. Lui qui rêve des étoiles, il ne peut guère aspirer à mieux que technicien de surface. Pourtant un jour, il montrera des aptitudes physiques supérieures à son extraordinaire frère génétiquement parfait, lui ouvrant les yeux sur l’hypocrisie de ce monde. Mais même en travaillant durement et en devenant aussi bon qu’un astronaute, jamais il ne passera les test d’entrée. C’est alors qu’il sera mit en contact avec Jerome (Jude Law), un ancien nageur professionnel doté de gènes remarquables, mais aujourd’hui prisonnier de son fauteuil roulant. Reprenant son identité par échange de bons procédés, et gardant toujours à porté des échantillon de son corps et de ses fluides, il gagnera ainsi ses galons à Gattaca, prestigieuse base de lancement spatiale.

En un mot : brillant. Derrière une idée de départ assez simple sur un système de favoritisme dès la naissance, faisant écho à celle qu’on reçoit dans les familles riches, se cache une profondeur psychologique intense et un soucis du détail inouï. La fréquence des pistages, des contrôles, et l’espionnage continuel pourrai sembler infranchissable, et pourtant. Tout les jours, Vincent se frotte vigoureusement le corps, se rase consciencieusement, veillant à ne laisser aucune trace de son propre corps, nettoie sans cesse son environnement de travail tout en y laissant des résidus (cheveux, peaux-mortes, ongles) de Jerome, et arbore en permanence des lentilles à la couleur de son iris, une sacoche d’urine, et un revêtement au bout des doigts contenant du sang de son identité, bernant ainsi toute forme de dépistage. Strictement rien n’est laissé au hasard dans ce film, montrant que la dévotion d’un homme surclasse de loin toute aptitude innée. L’univers dépeint est aussi d’une rigueur absolue, montrant un futur réaliste et cohérent, affichant une certaine froideur et un style très épuré. Les loisirs semblent bien loin dans ce futur dénué de couleurs et aux longs couloirs moroses.

Mais au delà du simple travail de son univers, le film est aussi un formidable thriller, dégageant un véritable suspense de ce stress continu en y ajoutant une enquête policière, laissant planer le doute quand au degré de perfection de son plan. Et si une erreur lui échappait ? Et justement, le jour d’un meurtre au sein de Gattaca, un de ces cils sera retrouvé, précipitant l’enquête sur ce mystérieux défavorisé qui n’aurai pas dû avoir son ADN sur les lieux. Le film jouera aussi sur l’ambiguïté de Uma Thurman, mystérieuse collègue de bureau. Haletant, poignant, le film explose carrément grâce à l’incroyable Ethan Hawke, fascinant et bouleversant. Le casting dans son intégralité est tout simplement hors du commun, propulsant le film à un niveau rarement atteint. Perle visuelle, intellectuelle, narrative et artistique, cette œuvre est magistrale et s’impose comme l’une des plus grandes figures de la science-fiction.

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