Mulan

Mulan
1998
Tony Bancroft, Barry Cook

On continue notre tour du monde Disney avec ce coup-ci, après Pocahontas qui nous emmenait en contrées indiennes, Aladdin et ses contes des 1001 nuits, voici une légende légende asiatique (chinoise / mongole) revisitée par notre souris aux grandes oreilles. Le film marque aussi avec Hercule et Le Bossu de Notre-Dame la fin du second âge d’or de Disney, cherchant à renouveler une formule se cantonnant bien souvent aux contes de fées. Une étape aussi marquée par la révolution de l’animation, passée au synthétique.

En Chine au début du V° siècle, les Huns envahirent le pays sous la bannière de Shan-Yu. Pour lutter contre ces hordes barbares, l’empereur réclama la présence au front d’un mâle de chaque famille. Malheureusement pour la famille Hua, il n’y a aucun descendant homme, et le père vieillissant et boiteux se voit obligé de prendre les armes. Persuadée que son père n’a aucune chance de survivre et ayant déshonoré la famille par son incapacité à se marier, Mulan va se faire passer pour un homme au sein de l’armée chinoise et prendre la place de son père. Pour l’épauler dans cette tâche, Mushu (José Garcia en VF), un dragon gardien-protecteur de la famille, sera envoyé pour l’aider.

L’idée de se faire passer pour un homme aurait pu rester un simple acte de noblesse pour sauver son père, mais nous faire rire avec va se révéler être une atrocité. Adopter un comportement et une posture virile va vite virer au canular et à l’humiliation permanente. La honte et la vulgarité ne nous décrochent bien sûr aucuns sourires. Quand l’axe humoristique est à ce point problématique, le film s’en retrouve lourdement handicapé. Mais heureusement, cela n’est qu’un détail, au même titre que le problème de l’éternelle mascotte insupportable, quoique ici pas si mal que ça. On préférera se concentrer sur ce qui fait la singularité du film, à savoir sa capacité à mettre en avant une histoire plus originale et mature qu’à l’accoutumé. Le cadre est particulièrement mit en valeur par la qualité des décors – bien que le problème du manque de travail sur les visages des personnages soit plus que jamais d’actualité – et les musiques sont assez remarquables pour un Disney, d’autant que l’esprit asiatique est très bien conservé. L’environnement militaire et la menace d’une invasion barbare est loin du style fleur bleu habituel, on aura même le droit à une véritable blessure pour l’héroïne avec une représentation non censurée (avec du sang visible, un fait rare). Pour une fois, il semblerait que le studio est enfin fait un travail sérieux et pas complètement superficiel. Loin des chef d’œuvre Ghibli, le film est tout de même un des rares « vieux » Disney qui ne croule pas sous des tares innombrables et a pouvoir être qualifié de bon , et c’est déjà énorme.

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