Percy Jackson : le voleur de foudre

Percy Jackson : le voleur de foudre
2010
Chris Columbus

Si les adaptations de saga littéraires pour ados ont du mal à trouver leur public depuis quelques temps (Hunger Games est le dernier représentant du genre), il fut une époque où les projets se multipliaient et connaissaient un engouement certain. Ayant prouvé son talent avec les deux premiers Harry Potter, Chris Columbus avait lancé il y a trois ans le phénomène Percy Jackson, mais le succès littéraire étant moindre que sa précédente expérience, les résultats furent eux aussi plus modestes : 226 M$ dans le monde, clairement insuffisant pour un film de cette envergure, qui reprend la mythologie de l’olympe en plein XXI° siècle.

Il arrive des fois que les dieux descendent sur Terre et s’amourachent d’une humaine, et c’est ce qui est arrivée pour Percy Jackson (Logan Lerman), fils de Poséidon et d’une humaine (Catherine Keener). Il vivait jusqu’alors à peu près comme un lycéen normal, mais rien de ce qui l’entourait n’était vrai. Son meilleur ami Grover (Brandon T. Jackson) est en réalité un satyre, son professeur d’histoire (Pierce Brosnan) un centaure, et même sa professeur de littérature est une harpie. Mais le jour où l’éclair de Zeus (Sean Bean) fut volé et que les soupçons furent posés sur Percy, ce monde lui fut révélé. Faire face à cette accusation calomnieuse ne sera pas son seul problème : sa mère ayant été enlevée par Hadès (Steve Coogan), il doit trouver un moyen de pénétrer son antre. Épaulé par Grover et Annabeth (Alexandra Daddario) fille d’Athéna, il se mettra en quête des perles de Perséphone (Rosario Dawson), son ticket de sortie des enfers.

Le principe même du film sonne faux : le cadre des dieux et du monde de l’olympe ne colle pas à notre temps, et le mélange passe mal. Déjà la qualité discutable des effets spéciaux nuit à la crédibilité, mais pas autant que le camp des demi-dieux : une espèce de joute de gamins qui font mu-muse et qui n’ont -pour la plupart – pas le moindre pouvoir. Et de toute façon, pourquoi les entraîner ? Et puis au temps d’internet et de Youtube, cacher un endroit pareil ne se justifierait que par la magie, tout comme les démonstrations publiques. Même Narnia avait un univers plus cohérent… Et de toutes façons, l’histoire est plutôt faible, elle ne fait que se reposer sur son univers et le sauvetage de la mère ou le vol de l’éclair ne changent rien à la donne. Ajouté à des incrustations datées et des monstres pas géniaux tant en terme d’originalité que de graphismes – le taureau, Méduse (Uma Thurman) & l’Hydre -, cela rend le film vraiment limite. Heureusement, il a quelques atouts autres que son casting dantesque. Frais et dynamique, le film soigne plutôt bien son image entre une bande son de qualité et une réalisation de haute volée. On a même droit à des passages sympathiques comme l’excursion à Vegas ou le combat final. Le résultat est malgré tout très enfantin et d’un intérêt limité, mais le potentiel peut être là en s’éloignant de la mythologie pour se concentrer sur le neuf, à savoir une armée de demi-dieu qui, s’ils font montre de pouvoirs comparables à Percy, pourraient donner le change. Un bilan mitigé mais prometteur.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *