Sur la piste du Marsupilami

Sur la piste du Marsupilami
2012
Alain Chabat

Célèbre mascotte dérivée de l’univers de Spirou, le Marsupilami fut inventé en 1951 par André Franquin, et il y a deux ans la BD débarquait sur nos écrans, non sans faire de bruit. Projet des plus ambitieux, le film pouvait compter sur un budget colossal de 40 M€, une campagne de promotion virulente et même des critiques de presse excellentes. Sans avoir un succès à la mesure de l’événement, les 5,2 millions d’entrées du film (et 48 M$ dans le monde) ont néanmoins presque réussi à le rentabiliser, et ce malgré des retours plutôt mauvais de la part des spectateurs.

Dans le pays imaginaire de la la Palombie, un mythe raconte l’histoire d’un singe aux parures de léopard, à la force herculéenne et doté d’une queue immense : le Marsupilami. Animateur télé raté qui n’a fait carrière que grâce à son père et un mensonge, Dan Geraldo (Alain Chabat) est au bord du gouffre : ses émission n’attirent personne et son poste est sur un siège éjectable. Expédié dans les jungles inhospitalières de la Palombie, il a pour obligation de ramener un sujet extraordinaire. Mais avec un incapable pour guide, Pablito Camaron (Jamel Debbouze), la mission s’avère difficile, d’autant que le pouvoir en place (Lambert Wilson) vient tout juste d’être renversé par un botaniste fou (Fred Testo) bien décidé à mettre la main sur l’animal avant eux.

Qu’il est loin le temps de l’humour décomplexé des Nuls… Si son réalisateur arrivera à quelques moments à renouer avec la fibre d’antan, surtout dans la seconde moitié, le film est globalement assez pauvre et débile, réitérant un gag pourtant interdit : le gros méchant avec une voix à l’hélium. Deux ans d’âge mental, mais au moins c’est assumé, ou presque (à certains moments la cohérence en prendra un coup). Bien sûr, avec un personnage fantastique au cœur de l’intrigue, on ne s’attendait pas à une profonde réflexion sur le sens de la vie, mais tout de même. Le cadre « reporter » n’a rien de très crédible, l’idée de dictature est ratée et mieux vaut oublier le botaniste, méchant de l’histoire, tant son rôle n’apporte rien. Le film est-il mauvais pour autant ? Pas totalement non plus : le cadre est agréable, le casting sympathique (citons parmi les rôles plus secondaires Géraldine Nakache et Patrick Timsit), la trame de la piste du Marsupilami aventureuse, et la modélisation de l’animal n’est pas trop mal faite. Plus encore, les fans de la BD seront heureux de retrouver plein de références, de gags emprunts à l’ouvrage, et on retrouvera même le chant présent dans le dessin animé. Probablement suffisant pour les petits, les plus grands auront en revanche un peu de mal à accrocher, d’autant que le tout met énormément de temps à s’installer.

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