Voisins du troisième type

Voisins du troisième type
2012
Akiva Schaffer

Certains espéraient voir en ce film une grosse comédie qui serait l’un des cartons de l’été, surtout que l’idée promettait beaucoup et que le casting avait coûté un bras, mais le bilan fut très loin des attentes. Avec des recettes strictement équivalentes au budget brut du film, soit 68 M$, la claque fut sévère, mais au final rien de surprenant. Il faut dire qu’avec un piètre réalisateur de comédies lourdingues à la production, Shawn Levy (ses deux trois bons films sont surement accidentels), et le duo de sombre bouses comme C’est la fin à l’écriture, difficile de feindre l’étonnement.

L’histoire, qui avait tout de même un certain potentiel à la base, nous lance sur les traces d’un meurtrier. Responsable d’un grand magasin, Evan (Ben Stiller) s’est rendu un matin au travail et apprit l’assassinat de son ami vigile, agressé dans la nuit. Son tueur se baladant toujours en liberté, il décida de prendre les choses en mains pour que cela n’arrive plus jamais : il va monter une brigade de surveillance de voisinage ! Trois personnes vont répondre à son appel à l’aide (dont Vince Vaughn et Jonah Hill), mais ce qu’ils vont découvrir changera leur vie à tout jamais : certains de leurs voisins ne sont… pas humains !

Ben Stiller peut être par moments très drôle, et l’imaginer à la tête d’une patrouille amateur complètement parano scrutant des signes d’aliénation chez ses voisins pouvait être une très bonne idée. Ses compères se sont déjà montré sympathiques et ont voulait y croire, mais rien à faire, le film s’est fait américanisé. Le langage scatophile, à la limite à très petite dose, de la nudité gratuite, passe encore, mais les discours homosexuels tournant autour de l’appareil reproducteur masculin, au secours non ! De plus en plus cette mode s’installe outre-atlantique et elle est hautement douloureuse tant la vulgarité atteint des sommets inédits et qu’on ne voulait sous aucun prétexte découvrir. Le choc des cultures a de plus en plus de mal à passer… Au delà de ça le film n’est tout simplement pas drôle, souvent affligeant même, et son scénario, qui n’est pas sans rappeler Le Dernier pub avant la fin du monde, malmène une histoire d’invasion extraterrestre par des idées grotesques. Bien sûr, le film reste d’une finesse infinie comparé au mentalement dangereux C’est la fin qui tend à faire penser que l’humanité finira forcément par s’autodétruire, mais de là à trouver un quelconque intérêt, il y a une sacrée marge.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *