Good Morning, Vietnam

Good Morning, Vietnam
1988
Barry Levinson

Après avoir fait son petit effet à la télévision puis au cinéma où il était principalement connu pour son rôle de Popeye, même si le film n’avait pas du tout convaincu son public, il s’agit là du premier grand rôle pour Robin Williams qui, en plus d’avoir connu les stratosphères du box-office, avait reçu à cette occasion un Golden Globes, le faisant définitivement entrer dans la légende. En revanche, le film ayant surtout eu un énorme succès à domicile, ce fut Le Cercle des poètes disparus qui fit de lui une star internationale.

De toutes les guerres humaines, celle du Vietnam fut l’une des plus immondes jamais vue. Avec un gouvernement américain composant avec des novices pour plus des trois quarts de ses effectifs, la boucherie fut violente entre leurs propres soldats inaptes au terrain et donc massacrés, les lâchés de bombes réduisant au silence éternel des villages locaux entiers, ou pire encore, le comportement général des troupes. Une statistique a de quoi faire trembler : près de 80 % des soldats ont commit un viol durant leur séjour. Pas de quoi rire donc tant la situation sur place est tendue entre des soldats dégénérés et des résistants locaux virulents. Mais c’était sans compter sur le pilote Adrian Cronauer (Robin Williams) affecté au poste de chroniqueur pour la radio de l’armée américaine. Sympathique même avec les riverains, il berce les oreilles de ses collègues avec un humour décapant, parfois pinçant, n’hésitant à diffuser de la musique interdite (le rock) ou taquiner la direction et son contrôle strict de l’information. Plébiscité par tous, son émission va avoir un succès dantesque, même si certains de ses supérieurs pestent sur son style provocateur.

Chroniqueur radio est un sujet or tant les seuls exemples qui me viennent à l’esprit sont bons : A Dark Truth et Good Morning England. Mêlé à une grosse dose de tolérance malgré la réalité de la guerre et la censure, c’était là une idée intéressante, bien que pas forcément suffisamment creusée. En effet, on ne dénote pas d’évolution majeure de l’émission de radio, tout juste aura t-on une dure réalité nous rattrapant peu à peu. Du coup, et c’est dommage, l’esprit comique du film ne percera jamais autant que ce qu’il aurait pu en gardant sa légèreté, et la romance tentée n’aura pas non plus l’approfondissement souhaité. Côté de l’émission de radio en elle-même, si la force et l’implication de Robin Williams forcent le respect (notons aussi la présence de Forest Whitaker), ça n’est que rarement drôle, peut-être la faute à un doublage français douteux, surtout pour ce qui est des vietnamiens (mais on notera tout de même quelques perles dans le texte, comme la répartie sur Citroën). Le conflit est quant à lui bien traité et formidablement mit en scène. Mais donc voilà, l’histoire a quelques limites, le principe ne se renouvelant pas assez. Il n’y a que peu de films de ce genre, lui conférant une grande originalité, et il n’y a donc pas matière à comparer, mais le film part d’une bonne idée et le résultat se tient. Pas une œuvre majeure, mais bon…

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