Ma vie pour la tienne

Ma vie pour la tienne
2009
Nick Cassavetes

Retour au drame pour Nick Cassavetes après son immense succès critique, et tout de même pas mal commercialement, avec N’oublie jamais (The Notebook). Portant sur le cancer, le film promettait un traitement aussi triste et potentiellement tire-larme que son précédent essai du genre, mais à l’image des critiques très divisées, il n’est pas sûr que le film réussisse à toucher tout le monde.

C’est une chose à laquelle on ne peut être préparée, et c’est à peine si on peut la concevoir. Le monde de Sara (Cameron Diaz) et de son mari s’effondra le jour où il apprirent que leur fille de quatre ans était atteinte d’une leucémie, cancer des cellules qui infecte le corps via un sang malade. Le seul traitement existant consiste à effectuer des séries de greffes de moelle osseuse et des transfusions sanguines via un donneur compatible. Dans cette optique, Sara décida de mettre artificiellement au monde Anna (Abigail Breslin), conçue pour être parfaitement compatible. Une expérience en partie réussite puisque la vie de Kate fut prolongée de 11 ans, même si la rémission n’est pas au programme, au contraire : la situation s’est aggravée et nécessite de passer à l’échelon supérieur, à savoir une greffe de rein. Une lourde opération qui ne sauvera pas forcément Kate mais qui entraînera assurément des séquelles pour Anna telles que l’interdiction de boire de l’acool, de faire trop d’exercice, et cela la rendrai même stérile. Un choix lourd de conséquences, au point qu’Anna choisira de faire appel à un avocat (Alec Baldwin) pour s’assurer de son libre arbitre, la loi permettant à ses parents – qui ne s’en sont pas privé jusque là – de disposer du corps de leur fille mineur sans son consentement.

L’histoire se focalise sur trois points de vus principaux : ceux des femmes. Ainsi, on a celui de base, plutôt ennuyeux et vide de sens de la petite sœur Anna, même si à mesure que le film avance on comprend mieux son point de vue. Celui de la mère est lui aussi plutôt mauvais, certes intéressant cinématographiquement avec l’utilisation de flash-back, mais là aussi vide de toute forme d’émotion avec en plus des scènes inutiles montrant des choses déjà expliquées, d’où un sentiment de redondance, et une incohérence de taille avec l’unicité de la temporalité où ses cheveux sont très courts, sans échelonnement. Mais heureusement, le troisième point de vu est lui bien meilleur : celui de Kate, la mourante. Plus attendrissante forcément, c’est elle qui semble la plus ouverte à la vie, la plus joyeuse, la plus apaisée, attendant sereinement son repos éternel, beaucoup plus affectée par le sort des autres après sa mort que de son propre devenir. Sa petite romance est pleine de douceur, de poésie et de simplicité. Elle rayonne dans ce film, mais elle ne saurai sauver le film à elle seule, son rôle étant étrangement très secondaire en pratique. En résulte un degré d’émotion décevant, à l’image du film, passablement déséquilibré. Un immense potentiel gâché.

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