Predestination

Predestination
2014
Michael Spierig, Peter Spierig

On pensait le filon du genre horrifique des vampires épuisé, mais finalement il y a quatre ans sortait Daybreakers, petite révolution dans le domaine de par son approche incroyable et son scénario plus que solide. Et voilà que le talentueux duo de réalisateurs à qui on devait le film reviennent avec de la SF décrite comme l’une des plus abouties de ses dernières années. Sans aller jusque là, on peut néanmoins dire qu’ils ont encore frappé très fort.

Et si le voyage dans le temps était possible, qu’on pouvait changer le passé, que faire de ce pouvoir ? Une agence gouvernementale américaine a mit au point dans les années 80 un appareil capable de distordre l’espace-temps, et une poignée de recrues est chargée de mener à bien des missions pour rendre le monde meilleur. L’un d’eux (Ethan Hawke) doit retrouver l’un des plus dangereux terroriste de l’histoire : le plastiqueur pétillant. Une mission des plus complexes tant il passe constamment entre les mailles du filet. Pour l’aider dans sa tâche, il est censé recruter une bien étrange personne (Sarah Snook).

Ce film est très perturbant. Après avoir posé les bases de son univers, le film bascule sur une histoire qui n’a, à priori, rien à voir avec le sujet principal, et cette histoire nous met assez mal à l’aise par une ambiguïté cultivée. Et puis on se met à énormément rentrer dedans, au point qu’on a du mal à voir comment le film pourrait en sortir. Brutal dans ses révélations, il met en place une multitudes d’indices indiscernables au début, puis plus on avance plus on se me à douter, à entrevoir des choses inimaginables tant elles dépassent de loin tous les degrés de folie possibles. Le brume se dissipe par zones, montrant des boucles temporelles si élaborées qu’on n’essaye même pas de voir au delà, alors même que tout était évident après coup. De toutes les histoires de voyage dans le temps, jamais un film n’aura su pousser aussi loin une réflexion sur les boucles temporelles, même si au final on reste plus impressionné que conquis, la faute à un côté malsain hors du commun. En tous cas, saluons la performance hallucinante des deux acteurs principaux, surtout Sarah Snook qui est une révélation d’envergure. Une ambiance léchée, aussi glauque qu’oppressante, une réalisation efficace et stylisée, des acteurs brillants, et surtout un scénario d’une rare sophistication. Le manque de budget se sent et on aurait aimé pousser le principe de voyage dans le temps aussi loin que l’histoire des personnages, mais c’est déjà réellement bluffant.

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