M. Peabody et Sherman : Les Voyages dans le temps

M. Peabody et Sherman : Les Voyages dans le temps
2014
Rob Minkoff

Je  n’y connais absolument rien en animation en je ne saurais dire pourquoi, mais les faits sont là : exceptés les blockbusters de super-héros, les films d’animation sont ceux qui coûtent le plus cher, et de loin. C’est bien simple, la norme est maintenant aux alentours de 150 M$, et même si leur popularité auprès des enfants en font bien souvent des cartons, voici le plus gros perdant de l’année en terme de ratio, avec « seulement » 273 M$ dans le monde. Et pour cause, difficile de savoir à qui s’adresse le film.

Initialement une série éducative des années 60 sur un Chien surdoué (M. Peabody – Guillaume Gallienne) et son enfant humain qu’il a adopté (Sherman), l’adaptation raconte l’histoire de cette famille peu commune, d’autant qu’elle voyage dans le temps. Un hobby institutionnel, mais qui doit être soumit à des règles de sécurité bien strictes. Seulement au cours d’un dîné de réconciliation avec des parents dont la fille s’est battue avec Sherman, cette dernière très curieuse au sujet de la machine à voyager dans le temps va faire un saut incontrôlé aux terribles répercutions.

Square-Enix avait tenté de faire un film d’animation pour adultes (Les Créatures de l’esprit), et malgré une qualité impressionnante à tous points de vus, ce fut un échec retentissant. Donc la question de savoir si ça s’adresse aux enfants ne se pose pas. D’ailleurs une bonne dizaine de gags du film tourne autour du postérieur et de l’air qui peut en sortir. De plus, le principe même du chien savant qui adopte un enfant humain ne peut être accepté sans discuter que par les plus petits. On a donc du mal à comprendre ce que viennent faire des références culturelles pointues et des calembours au milieu de tout ça. Aucun enfant ne pourrait comprendre plus de la moitié des références du film, même si les époques et leur contexte sont aisément décelables. Donc qu’on soit grand ou petit, on restera hermétique à une partie de l’humour du film. Dans le même ordre d’idée, le fameux chien risque bien de faire hérisser le poil à beaucoup de gens, non seulement parce qu’il nuit à la cohérence de l’histoire, mais en plus son côté autoritaire et froid n’aide pas à le rendre sympathique. Ce qui est déjà plus fédérateur et indiscutable, c’est l’aspect technique. Sans faire preuve d’un design remarquable, le film est techniquement très beau et certains jeux de lumière et décors forcent le respect. La petite fille est quant à elle de loin le meilleur personnage (le seul bon ?) et casse un peu le côté scolaire de cette aventure au fil conducteur très faible. Une idée louable au fort potentiel, mais très mal exploitée avec un soucis de cohérence inexistant, et on ne s’y retrouve que partiellement.

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