Un homme idéal

Un homme idéal
2015
Yann Gozlan

Foutage de gueule ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que les responsables du titre du film ont de l’humour, car à aucun moment que ce soit le personnage principal ne peut prétendre à l’idéal, bien au contraire. D’apparence idéale alors ? Non plus, il ne trompe pas grand monde. Enfin bref, voici donc l’après César de ce qui est, de l’avis de nombreux experts, le meilleur acteur français du moment, ce qui n’est pas si loin d’être vrai, mais insuffisant pour porter le film.

Écrivain, tout le monde l’est un peu, mais se faire publier est tout de suite beaucoup plus difficile. Il faut non seulement avoir un style qui plait, mais aussi avoir une histoire capable de rapporter gros, donc qu’importe si l’histoire est mauvaise ou bateau, tant que c’est vendeur. Pour Mathieu (Pierre Niney), les portes des éditeurs restent closes, faute de talent. Mais un jour, il va tomber sur le journal d’un mort, retraçant son vécu de la guerre d’Algérie. Une œuvre simple, franche, énième ouvrage sur le sujet certes, mais c’est vendeur. Désespéré par ses échecs et profitant de la solitude totale du défunt, il va faire passer ce travail pour le fruit de son labeur, conclusion d’une longue étude sur le sujet, et le succès sera total. S’en suivra l’amour (Ana Girardot), la gloire, la renommée. Mais dans l’engrenage de son mensonge, il va se retrouver prit au piège de son propre jeu.

Je suis tellement fatigué… On a pas idée d’être aussi con bordel ! Voler le roman d’un mort, pourquoi pas, mais signer ensuite des contrats pour sortir un second roman alors qu’on écrit que de la merde, et accepter des avances alors qu’on ne tiendra pas parole, c’est juste de la connerie monumentale ! Et puis, quitte à s’en inquiéter un minimum, autant ne pas attendre trois ans avant de se réveiller. À partir de là, les galères vont s’enchaîner, se multiplier, et le héros prendra systématique une décision tellement stupide et néfaste que s’en devient fatiguant, exaspérant, insupportable. Un héros qu’on a envie de secouer, de taper, de molester même. L’histoire se suit dans la douleur donc, le rire nerveux laissant place rapidement à l’agacement. C’est dommage car la réalisation est esthétique, les acteurs bons, et le sujet aurait pu être intéressant, mais ce thriller psychologique est totalement bancal dans son scénario, nous énervant plus qu’autre chose.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *