Le Jour se lève

Le Jour se lève
1939
Marcel Carné

Effet narratif encore très peu utilisé, ou tout du moins oublié et qui s’est réinventé dans ce film, le flash-back occupe une place jusqu’alors inédite dans l’histoire, véritable révolution pour l’époque et qui a marqué même au delà de sa génération et qui reste aujourd’hui considéré comme l’un des tournants majeurs de l’histoire du cinéma. D’un point de vue narratif c’est effectivement ambitieux, avec de brillantes trouvailles visuelles, notamment dans les transitions, mais question histoire en elle-même, c’est un peu plus faible.

Une engueulade, un coup de feu qui retenti, un homme retrouvé mort et son tueur (Jean Gabin) qui se mure dans son silence, la police qui s’interroge et la ville qui retient son souffle. Que s’est-il passé ce jour là ? Un bon travailleur sans histoire qui vivait un grand amour, qu’est-ce qui a pu le conduire à un tel acte ? Alors que la police tente de l’arrêter et donne l’assaut, le film revient sur les circonstances du drame.

Effectivement, l’ambition est palpable, niveau narration et esthétisme le travail accompli est formidable, avec des fondus / transitions temporelles très élaborés, mais le reste est loin d’être aussi parfait. On suit une romance assez vide où monsieur, courtisant une demoiselle tout juste majeure pas encore prête à passer à la casserole, continue de batifoler avec la cagole du village malgré l’amour qu’il déclare avoir pour la petite, faisant qu’on a du mal à éprouver de l’empathie pour lui. Pendant tout le film, on attend de savoir comment ça va déraper, et la réponse est aussi vide que ce qui en suit est stupide et incohérent. Beaucoup d’inspiration artistique, mais côté écriture c’est très pauvre.

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