Final Fantasy X HD Remaster

Final Fantasy X HD Remaster
2016
PC

RPG incontournable pour bon nombre d’amoureux de Square-Enix et de leur saga Final Fantasy, FFX fut un succès phénoménal pour le studio, bien que les critiques furent assez largement moins bonnes que pour leurs trois opus sur Playstation première du nom. Forcément, leur premier gros jeu sur une nouvelle console ne pouvait pas être directement parfait, mais il n’empêche qu’il est cher au cœur de nombreux joueurs, fascinés par son univers post-apocalyptique où la religion a prit le contrôle d’un gouvernement mondial pour tenter de donner du sens à un monde en continuelle reconstruction, subissant le passage d’une entité divine appelée Sin qui sillonne pays après pays pour tout ravager, matérialisation des pêchers de ses habitants. Découvert sur le tard après avoir vécu les aventures de bien d’autres RPG plus aboutis et l’espoir gonflé par des hordes de fans qui adulent le jeu, ma déception fut immense et mon verdict sévère. Alors quand il y a quelques mois Square-Enix a sorti une version HD et remastérisée de son hit sur PC, l’envie de vérifier si mon ressenti initial était justifié s’est fait sentir, et il est vrai que les changements apportés sont notables et qu’une partie de son potentiel m’avait échappé.

Graphismes : 15 / 20

Le travail accompli par cette nouvelle version est très bon, gardant la direction artistique et le style graphique de l’époque tout en proposant une modélisation actualisée et une refonte de certains décors, bien trop vides dans l’original. Les personnages semblent enfin avoir une âme, leur côté plastique et absent appartenant désormais au passé, remplacés par de vraies émotions palpables avec des animations faciales réalistes. Les décors sont eux aussi plus fins, leurs textures sont mieux détaillées et les animations de combat ont elles aussi subit un lifting réussi. Le jeu reste très fidèle à ce qu’il était mais la mise-à-jour change la donne, rendant les environnements et les personnages plus vivants, nous permettant de mieux apprécier une direction artistique en réalité très aboutie avec de sublimes cinématiques, des lieux magnifiques et des chimères impressionnantes.

Jouabilité : 15 / 20

Dernier jeu de la franchise à proposer un système de tour par tour classique, il ne révolutionne par la formule, d’où les changements par la suite, possède nombre de points rageants ou perfectibles, mais reste globalement très abouti. Comme d’habitude, dans les combats le joueur aura accès à trois personnages, bien qu’interchangeables à tout moment, pouvant soit attaquer classiquement, envoyer un sort de magie blanche, de magie noire, une compétence, une technique ou une invocation de chimère pour Yuna. En revanche, c’est au niveau de la progression que le jeu innove, proposant un système de sphérier où l’expérience amassée permet d’avancer dessus et de débloquer des augmentations de statistiques ou des compétences en dépensant des sphères de caractéristiques obtenues au combat. Ça semble complexe au début mais on s’y fait vite et la progression est très rapide, permettant de terminer le sphérier de tous les personnages en « seulement » 60 heures. En revanche, il est dommage que les différences entre chaque personnage disparaissent au fur et à mesure de la progression, de même que les chimères deviennent à terme inutiles, alors même que leur suprématie première était écrasante, surtout Bahamut, seule chimère classique à pouvoir d’emblée dépasser les limites. D’ailleurs, grâce à un système d’aide intégré, les joueurs frustrés et pas très forts pourront s’affranchir des limites de dégâts, HP et MP, leur permettant d’enfin se confronter aux monstres les plus ardus, mais d’un autre côté cela gâche le plaisir de jouer dans la dernière ligne droite, le boss de fin se tuant en un seul coup quand le sphérier est parfait et les limites débloquées. À noter que la progression physique dans l’histoire est la plus frustrante de tous les jeux de la franchise, étant exclusivement basé sur des couloirs dans lesquels on ne reviendra potentiellement jamais si on choisit de laisser de côté les quêtes annexes.

Durée de vie : 19 / 20

Voilà typiquement le genre de jeu qui fait plaisir à tout le monde. Pour peu qu’on ne s’intéresse qu’à l’histoire et qu’on veuille faire tout le jeu d’une traite, la difficulté de l’aventure n’est pas très importante, n’imposant pas spécialement de phase de montée de niveaux, et en 25 heures on peut boucler le jeu. De l’autre côté, pour ceux qui ne comptent pas leurs heures et qui souhaitent découvrir chaque recoin de Spira, finir le sphérier de chacun des personnages, capturer les dix exemplaires de chaque monstre, finir toutes les quêtes secondaires et battre toutes les créatures surpuissantes du centre d’entraînement, on peut facilement atteindre les 100 heures de jeu.

Bande son : 18/ 20

Mea culpa. Il est vrai que le doublage anglais est quelque peu caricatural, mais en réalité on fini par s’y habituer. Intégralement retravaillées certes, les musiques du jeu ne m’avaient pas spécialement marqué, mais là aussi mon jugement premier était loin du compte. La plupart des thèmes sont magnifiques, et deux d’entre eux sont tout simplement légendaires : Zanarkand et Suteki Da Ne, aidant énormément à conférer au jeu cette poésie si profonde.

Scénario : 16 / 20

Effectivement, passé demi-heure de jeu on a les clés de la grosse majorité des éléments de l’histoire, mais l’univers est bien plus riche qu’il n’y paraît. Placé dans le peau de Tidus, star de Blitzball de Zanarkand qui fut là lors de la toute première attaque de Sin, fléau qui ravage le monde pour le purifier de ses pêchers, le joueur découvrira que 2000 ans se sont écoulés et que le monde a beaucoup changé. La technologie étant considérée comme prohibée et source de la colère divine première, ses derniers utilisateurs, les Al Bhede, hérétiques rejetés, vivent reclus et sont assimilés à de dangereux terroristes. Les autres sont revenus à une vie plus ordinaire et en communion avec la nature, ayant bâtit leur nouvelle vie sur un dogme religieux visant à redonner espoir au peuple en basant leur tradition sur la lutte contre Sin en formant des invokeurs, parcourant le monde avec leurs gardiens à la recherche des priants qui leur accordent le pouvoir des chimères, créatures surpuissantes dont la dernière d’entre elles peut vaincre Sin, bien que ce dernier revive éternellement. Un monde paradoxal et inquiétant dans lequel Tidus (et le joueur par extension) va se réveiller, découvrant au cours de son voyage toutes les nuances de ce nouveau monde, ayant choisit de devenir l’un des gardiens de Yuna, fille d’une légende des invokeurs, le seul ayant jamais battu Sin.

Note Globale : 15 / 20

Loin d’être le meilleur Final Fantasy à mes yeux, il n’en demeure pas moins un digne représentant du savoir-faire du studio de création japonais Square-Enix. Oui, le système de combat au tour par tour est basique, la caméra est souvent mal placée, n’est pas contrôlable et ne rend pas justice aux graphismes qui sont ici sous leur plus beau jour. Le système de couloirs est lassant, la progression est extrêmement linéaire et le doublage n’est pas terrible, mais il n’en reste pas moins que le jeu a toutes les qualités d’un Final Fantasy. Son histoire est magnifique, nous tenant en haleine jusqu’à un final de toute beauté, la direction artistique est superbe, les musiques prodigieuses, les combats sont malgré tout assez dynamiques et le sphérier reste une belle idée originale et aboutie. Le monde de Spira est d’une immense créativité et nous fait nous poser des questions existentielles importantes. Un jeu d’une grande profondeur qui mérite qu’on s’y attarde, et ce remaster HD nous en offre une occasion sublimée.

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