Si plus personne ne s’en souvient, principalement parce qu’on était pas né ou trop jeune, il y eu un « casse du siècle » à Nice en 1977 avec un butin de 50 milliards d’ancien francs, soit à peu près 7,6 millions d’euro (ou plutôt 40 millions avec l’inflation). Le tout fut organisé par un seul et même homme : Albert Spaggiari (Jean-Paul Rouve), jeune photographe. L’idée était simple : creuser le mur qui sépare les égouts de la salle des coffres.
Le film prend place durant la cavale d’Albert, paisiblement retranché avec sa femme Julia (Alice Taglioni) dans un pays d’Amérique latine où on n’extrade pas ses ressortissants étrangers. Mais il lui manque un peu de folie et de lumière à sa vie d’exilé. Du coup, quand Vincent Goumard (Gilles Lellouche), journaliste pour Paris-match, lui promit un article sur lui, il lui déroula le tapis rouge. Mais est-il vraiment là pour ça ?
Pour son premier film en tant que réalisateur, Jean-Paul Rouve a tenté de faire la lumière sur le personnage assez atypique et marginal qu’est Albert. Mais voulait-on vraiment savoir ? Peu probable. Est-ce pour autant intéressant ? Pas vraiment… Quand on nous parle du casse du siècle, on s’attend à du grandiose, de l’audacieux, du génie ! Mais non, le casse, maladroitement abordé, semble facile, minable, grotesque. Aucun mérite ! Pire, le « cerveau » de l’opération n’est qu’un pauvre bougre un peu benêt en mal de reconnaissance. Et même si on ne connait rien à l’histoire, elle n’en sera pas pour autant surprenante. Et pourtant, on sent une bonne volonté de la part de l’équipe… Quitte à (re)découvrir cette histoire, autant se (re)voir Les Egouts du paradis (1979), mille fois meilleur et plus passionnant. Mieux vaut vivre une histoire que de l’entendre.