Pokémon Noir

Pokémon Noir
2011
Nintendo DS

Le temps passe et bien que chaque nouvelle génération de Pokémon apporte son lot d’améliorations, le principe s’épuise et peine à se renouveler. Sans aller jusqu’à renier totalement son passé, cette nouvelle version va essayer d’aller plus loin et de renouer avec la tradition des jeux-de-rôle. Mission réussie ?

Graphisme : 16/20

Bien que fondamentalement identique sur le terrain par rapport aux autres versions du même support, le jeu pousse un peu plus loin l’utilisation de la 3D pour donner par moment un effet de profondeur agréable mais au contre-coup élevé : une pixellisation atroce. Certains passages tels les ponts, les entrées en ville ou Vélocity utilisent abusivement cette pixellisation pour faire évoluer le concept et probablement nous préparer à un futur épisode intégralement 3D pour la 3DS. Par contre, le procédé permet une mise en scène plus soignée et mature. On notera aussi l’apparition timide de cinématiques rappelant les débuts de la Playstation mais dont la présence fait plaisir. On retrouvera donc des environnements classiques mais pas très variés et parfois laids comme la ville noire. Côté combats, le bilan est mitigé : les Pokémon sont enfin animés mais la rétine en souffre. Le système de zoom / dézoom rend les combats plus vivants mais les pauvres guerriers s’en retrouvent pixelisés à outrance. Si certains comme Roucoups s’en retrouvent magnifiés (oiseau majestueux déployant ses ailes. Quel dommage qu’il évolue en gros volatil obèse plus capable de voler…), une grande majorité passe très mal, d’autant que sur les 156 nouveaux Pokémon, seul une dizaine est regardable, les autres étant d’abominables ratages indignes nous faisant regretter les si spéciaux de la troisième génération. Tout les apports de cette version sont bénéfiques mais soit les programmeurs sont des fainéants, soit la console ne le supporte pas.

Jouabilité : 16/20

Le principe est le même : avancer jusqu’à être bloqué et obtenir le badge pour avancer. Si ce n’est que la liberté du jeu est l’une des plus mauvaises jamais vu à ce jour dans l’histoire des Pokémon. Pire encore, le début est des plus déroutant : l’expérience est variable. Fini les calculs de montée en niveau : la différence de niveau entre son Pokémon et l’adversaire réduit considérablement les gains au point que le level-up est quasi impossible au début et tout est fait pour nous empêcher de garder plus de trois combattants jusqu’à quatre badges sous peine d’être largué. Tout le début du jeu s’en retrouve très difficile. Mais une fois le temps d’acclimatation passé, la montée en niveau est automatique et plus ou moins programmée avec des dresseurs forts et des Pokémon sauvages d’une force inédite (généralement dix puis vingt niveau en dessous, il se retrouvent ici d’un niveau similaire et ainsi, à la fin du jeu, on peut en trouver à un niveau supérieur à 60 ! Du jamais vu). C’est déroutant mais on s’y fait, bien que le jeu perde une partie de sa stratégie. Mais avec des combats plus dynamiques et mieux mit en scène, la sauce prend bien. A noter une plus grande importance du côté communautaire et connectivité assez gênant pour les joueurs solo.

Durée de vie : 15/20

La carte du monde est assez petite et en plus une grande partie vous est inaccessible avant la ligue alors que l’histoire y prend fin. Choix surprenant qui rend cette dernière partie sans âme et ennuyeuse. Du coup, une fois fini la ligue et l’histoire de la team-plasma, le reste n’est que gadget pour attraper les rares Pokémon « puissants » de cette version et ceux des versions précédentes puisque avant la fin du jeu, seuls les 156 nouveaux Pokémon sont présents. Il faudra compter à peu près 20 heures pour y arriver et 25 pour parcourir les nouvelles zones, faire la quête des 6 sages, trouver les Pokémon légendaires et rebattre la ligue. Même en trichant, il n’y a qu’une seule île cachée à découvrir, soit largement moins que dans les autres jeux. Une durée de vie pas mauvaise mais très en dessous de la saga.

Bande son : 16/20

Tout simplement l’une des meilleures compilation de musique de l’histoire. Mais en même temps c’est facile quand on cumule des musiques de Ocarina of Time et autres Zelda, de Retour vers le futur, de Chrono Trigger, de Final Fantasy et bien d’autres… En revanche, les quelques morceaux remixés ou composés spécifiques à Pokémon sont assez quelconques. On se retrouve donc entre des copies honteuses de musiques de légende et de nouveautés peu inspirées. Si le résultat donne dans l’ensemble un régal pour nos oreille, l’équipe du jeu mériterait un bon zéro pointé en originalité.

Scénario : 11/20

C’est un miracle ! Visiblement conscient de la politique esclavagiste des dresseurs et de la limitation intellectuel des quêtes habituelles, on nous a concocté ici une véritable histoire parfois philosophique sur la condition humaine. La team-plasma, nouveaux méchants de cette version, veulent libérer les Pokémon du joug des humains en interdisant le moyen d’esclavagisme qu’est la Pokéball. Le jeu met même en avant des méchants assez charismatiques avec N et Guetis. Tout ça ne vole pas bien haut mais pour une fois le périple a un but un peu plus noble et responsable. Fini le temps des irresponsables enfant vagabondant et attaquant des animaux comme avec encore récemment les remakes Or / Argent.

Note Globale : 16/20

Collectionner des Pokémon et jouer sur le côté addictif est très fructueux mais Nintendo est bien décidé à se rapprocher de ce que Pokémon devrait être réellement : un RPG. Ainsi, le jeu introduit une histoire plus poussée, plus intéressante et presque mature, bien que le ton y soit très enfantin. Pour cela, le jeu fait fit de certains éléments du passée en zappant notamment tous les précédents Pokémon et ne gardant que les 156 nouveaux. C’est regrettable dans la mesure où leur design est lamentable et une immense majorité ne ressemble à rien (chandelle, roue, casque, sumo, déchets, cône à la vanille, cercueil, champignon… ) et / ou sont ridicules (chien à barbe, dindon…). Et si les améliorations apportées sont bénéfiques, elles se font parfois au détriment des graphismes qui se voient crouler sous les pixels immondes. Le réglage de la difficulté déstabilisera aussi les habitués qui pesteront sur l’attribution de l’expérience. Si comme avec les versions Rubis / Saphir en leur temps l’évolution est favorable et qu’il surclasse ses prédécesseurs, on aura beaucoup de mal à l’apprécier autant. Espérons que la suite directe du jeu (première varie suite de l’histoire) se montre plus complète et travaillée.

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