Skyfall

Skyfall
2012
Sam Mendes

Malgré des bénéfices un peu inférieurs, Quantum of Solace avait obtenu de très bons résultats et une suite était déjà en chantier après sa sortie, dont le tournage devait débuter en 2010. Mais entre temps la MGM, société de production et détentrice des droits de la saga, a fait faillite, repoussant jusqu’à maintenant sa diffusion. Rare sont les projets qui sortirent glorieux de production chaotique, et pourtant. Les critiques presses et spectateurs issues d’avant-première sont formelles : Skyfall est un très grand James Bond, voir le meilleur. Vraiment ?

Pour ce troisième volet de Daniel Craig en 007, le MI6 est en alerte maximum : un disque dur contenant les noms de divers agents au sein d’organisations criminelles a été volé. Immédiatement dépêché sur place à Istanbul, James Bond prend alors en chasse le voleur, épaulé par une collègue des services secrets. En plein combat sur un train, M (Judi Dench) ordonne de tirer sur le voleur, au risque de toucher Bond. Et effectivement, il prit une balle au torse et fini au fond du ravin, se trouvant heureusement être une rivière. Se faisant vieux et se lassant de la profession, il aurait put prétendre à sa mort, mais c’est sans compter sur une attaque du quartier général, orchestrée par un ancien agent (Javier Bardem). Une nouvelle fois, le monde aura besoin de Bond.

Comme à l’accoutumée, le film démarre par une séquence course-poursuite aguicheuse pour mettre immédiatement dans le bain. Procédé racoleur qu’on associerait presque à de la prostitution honteuse, mais le nouveau réalisateur offre un grand spectacle de qualité filmé très proprement. Et là, c’est le drame. Une heure durant, le film pataugera dans le vide entre une absence totale d’histoire, tout juste possédant le fil conducteur des données du disque dur volé, un MI6 battant de l’aile (le retour de Q – Ben Whishaw – n’y change rien : il n’apporte aucune innovations technologiques) avec un repreneur (Ralph Fiennes) peu convaincant, des personnages secondaires transparent, et un James Bond usé et barbu. Puis finalement le film démarre avec l’arrivée de son méchant, incarné par un Javier Bardem ridicule en blond, et particulièrement caricatural. Pas assez travaillé et trop appuyé, il ne fera pas date. À partir de là, le film dévoilera enfin son histoire, rien d’extraordinaire mais suffisant pour capter notre attention. La seconde moitié cumulera d’incroyable scènes, allant de la simple fusillade à un métro en liberté. Puis vient l’ultime affrontement, mettant en avant une grosse mise en scène et une préparation minutieuse, offrant enfin un grand spectacle, bien que le film s’achève avec facilité. Si certain ont visiblement adoré le côté très sombre de l’histoire, on reste tout de même très loin du niveau d’intelligence de Casino Royale. On ne retrouve décidément pas le niveau des dialogues ni le ton humoristique si fin des débuts. Moins explosif et brut que le précédent, ce troisième volet, bien que très bon sur la fin, souffre immanquablement d’un début horriblement mou, de personnages ratés, et d’une histoire trop quelconque. Espérons que les suites annoncées retrouvent l’inspiration…

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *