Grand perdant des derniers Oscars, le film y était tout de même allé avec six nominations, dont meilleur film, meilleur acteur et acteur secondaire, et meilleur scénario adapté. En effet, le film est tiré d’une histoire vraie, celle du « petit » club de Baseball de Oakland, racontée dans un livre intitulé Moneyball, qui se trouve être aussi le titre original du film. Alors bien sûr, ce sport est surtout populaire aux Etats-Unis, et sur les 110 millions de dollars engrangés, 75.6 viennent de chez eux. La France a d’ailleurs largement ignoré le film : seulement 110 615 entrées au total.
Le film raconte donc l’histoire de Billy Beane (Brad Pitt), directeur de l’équipe de Baseball de Oakland, alors qu’il ressortait d’une saison difficile. Comment lutter contre les Yankee et leurs 120 millions de budget annuel quand eux n’en ont même pas 40 ? Coup dur en plus, leur meilleur joueur a quitté l’équipe, séparant définitivement la team de leurs trois joueurs de légende. La saison 2002 s’apprête à débuter et Billy sait qu’il sera éjecté s’il n’obtient pas des résultats, mais il est incapable de s’acheter des joueurs d’exception sans argent. Sorti de nul part, il fera la connaissance de Peter Brand (Jonah Hill), jeune diplômé de Yale en économie, qui ne s’intéresse pas à l’aspect humain des joueurs, ni à leur niveau, mais uniquement à leur rendement en terme de base (qui permet de marquer des points). Ressortant des joueurs blessés, handicapés, drogués, trop gros ou trop vieux, il va lui monter une équipe de vainqueur au rabais. Mais seulement voilà, l’entraîneur (Philip Seymour Hoffman) ne croit pas en ces joueurs sous-classés, et se refuse à les faire jouer. Seule solution, virer les autres.
On ne va pas se mentir, en dehors des américains, 90% des gens se foutent royalement du Baseball. Relativement amusant à jouer, il faut bien dire que l’ennui est grand quand il s’agit de faire le spectateur. Avec des balles si rapides qu’un battement de paupière nous fait rater le coup, les éliminations de batteurs sont fréquentes, et les joueurs sont très statiques. Heureusement, le film ne montre qu’à peine le sport en lui-même, et se concentre sur l’envers du décor. Une fois l’histoire mise en place, on se retrouve avec une histoire de gestion d’envergure, et un duo Brad Pitt / Jonah Hill très bon. Les dialogues sont bien écrits, et après passé l’introduction un peu molle, on se prend au jeu. Alors bien sûr, les termes techniques nous perdent par moment, mais on s’y fait. Pas vraiment de puissance émotionnelle à noter, mais le suspense est là, et le charisme des personnages nous tient en haleine. Par contre, la fin se révèle un peu décevante, n’obtenant pas la portée escomptée. Mais après tout, l’histoire est ce qu’elle est, et la réalité n’est pas modulable, sauf en contexte de guerre. Bref, un petit combat sympathique, mais qui ne parlera pas à grand monde.