Quand en France on pleure devant l’incompétence de nos scénaristes, l’Espagne continue d’aligner des histoires ambitieuses comme celle-ci. Vision futuriste de notre civilisation, le film nous plongera dans un nouveau monde placé sous le signe de la robotique.
Le film prend état en 2041, alors que les robots et les intelligences artificielles régissent notre quotidien. Génie du genre, Alex (Daniel Brühl) va être chargé d’établir un nouveau model révolutionnaire pour le marché : un humanoïde autonome. Déjà inventeur du premier animal bionique à intelligence évolutive, il est sensé apporter au monde un model de robot en tous points semblables à un enfant. Pour en recréer l’architecture réflexive, il s’inspirera de sa nièce, Eva (Claudia Vega).
Pour replacer le film dans un contexte futuriste mais relativement proche, le film a eu la brillante idée de transposer l’histoire dans une ville enneigée, créant une atmosphère qu’on pourrait presque qualifier de surréaliste quand on sait que cela se passe en Espagne. Et pour nous plonger au cœur de cette avancée robotique sans s’avancer outre mesure sur notre évolution technologique, l’action du film se déroule près d’une université spécialisée dans ce domaine. La réalisation très soignée est aussi accompagnée par des effets spéciaux de grande beauté et très originaux. L’architecture pensive des robots a un style magnifique, utilisant une technologie interactive à la Iron Man dans un design cristal / sable qui n’est pas sans rappeler ce qu’essayait de décrire Ray Bradbury dans ses Chroniques martiennes. Mais cette image forte ne serait rien sans quelques personnages remarquables dans l’interprétation comme le personnage principal bien sûr, mais aussi son majordome humanoïde bluffant, et surtout la charmante et intrigante Eva qui arrive à mélanger fascination et émotion bien mieux que ne l’a fait A.I. en son temps. Un belle œuvre poétique qui ferait même rêver un robot.