Prenant tout le monde de cours en jouant sur la temporalité, Saw IV avait à peu près réussi à faire passer le cap de la mort de John Kramer, alias le tueur au puzzle (Tobin Bell). De plus, par une pirouette scénaristique, le dernier volet nous a dévoiler l’existence d’un second complice, qui s’est révélé être le lieutenant Hoffman. Un choix un peu arriviste et prévisible visant à prolonger la saga.
L’agent Riggs a donc perdu, tous le monde est mort, et Hoffman est ressorti de l’entrepôt tel un héros, portant dans ses bras la fille de Jeff. Ou du moins c’est ce qu’il croyait. L’agent Peter Strahm (Scott Patterson) s’en est sorti vivant, mais n’aura pas été en contact avec Hoffman, sa couverture restant donc parfaite. Mais ces évènements corroborent bien la thèse d’un troisième tueur au puzzle, et l’enquête reprendra de plus belle. Hoffman devra donc faire face à l’éventualité d’une confrontation, alors qu’il doit mettre en place un nouveau piège, dernière volonté de Jigsaw.
Fini les pirouettes temporelles et autres ellipses narratives, ce cinquième film doit avancer et assumer les choix pris. Il ne peut se cacher éternellement derrière John Kramer. Mais comment lâcher tout ce qui a fait le succès de la saga, en dehors du principe de torturer et regarder mourir des gens qui le méritent ? Ainsi, toute l’histoire de ce film consiste en une revisite du parcours de Hoffman qui l’a conduit à rejoindre le club Jigsaw. Du coup, on apprend rien de nouveau et malgré la courte durée du film, il se passe bien moins de choses que dans les précédents, faisant en plus preuve de quelques incohérences. De plus, en sus de l’accumulation d’horreur de moins en moins inspirée, on se retrouvera face à des candidats particulièrement stupides et insipides. D’où sortent-ils, pourquoi s’intéresser à eux ? Bref rien de passionnant. Et comble de la régression, le fameux twist final, qui clôturait jusqu’ici chaque film, manque à l’appel, donnant presque un sentiment de foutage de gueule. A t-on touché le fond ?