Alors qu’on attend depuis plus de trois ans la trilogie cinématographique sur Kaamelott qui ne verra peut être jamais le jour, voici le tout premier film de Alexandre Astier. Voulant de longue date traiter de la pathologie humaine, il voyait plus son histoire comme un face à face entre deux hommes, mais Delon le planta pour cause d’ego absurde. Retardé puis réécrit, son film aura malheureusement connu un bide retentissant avec 99 715 entrées, souffrant beaucoup des retours très mitigés de la presse.
Ergothérapeute, David (Alexandre Astier), nouveau dans une clinique suisse, se verra confier la tâche de sortir une patiente, madame Hansen (Isabelle Adjani). Souffrant de graves déficits de la mémoire, elle ne se rappel plus d’un jour sur l’autre le nom de ses médecins, ni même sa chambre. Partant à priori pour une simple séance de shopping, David se laissera déborder, et madame Hansen s’emparera de la voiture. La rattrapant de justesse sur une bretelle d’autoroute, il se rendit alors compte qu’elle se dirigeait vers la frontière, et retrouvera dans son sac une adresse à Aix. Il décidera de l’accompagner là bas, où il en découvrira peut-être plus sur elle.
Terriblement mou, on suivra au début cette histoire banale de docteur dévoué voulant faire plaisir à ce qu’il semble être un légume, plus vraiment en vie. On se raccrochera néanmoins à la très bonne plume du dialoguiste de Kaamelott, livrant une nouvelle fois des échanges oraux assez savoureux. Une fois arrivé à la fameuse maison, on oscillera entre déjà-vu et déception, tombant dans des traumatismes clichés. Et bien évidemment, le rétablissement ne sera pas spectaculaire, et ne se fera pas sans rechutes, accumulant les stéréotypes du genre. Pourtant, l’ambiance, la force des acteurs, la qualité des dialogues, la poésie qu’il se dégage de cette relation amicale, le film nous captive tout de même, amenant une touche psychologique salvatrice, mais qui ne pardonnera pas ce manque d’originalité et la mollesse de la réalisation.