Le Mystère von Bulow

Le Mystère von Bulow
1991
Barbet Schroeder

Inspiré de faits réels ayant défrayé la chronique en 1985, et adapté du roman Reversal of Foilune – le film en faisant d’ailleurs un jeu de mot dans son titre original, Reversal of Fortune, faisant référence à la fortune de la femme -, le film relate le jugement d’un homme (Jeremy Irons) soupçonné d’avoir tué sa femme (Glenn Close). Clamant son innocence, les faits et les témoignages jouèrent contre lui, et Claus von Bulow perdit son procès, condamné à 30 ans de prison. Mais pas question de se laisser incriminer injustement, et pour faire appel de la décision, il fera appel à un avocat particulièrement compétant et victorieux quand au blanchiment de ses clients, Alan Dershowitz. Il n’a que faire de l’innocence de Claus (à l’inverse de ses étudiants), mais il acceptera son affaire au nom de la justice, car chaque personne a le droit à un procès équitable. À l’aide de son équipe d’élèves à qui il enseigne à l’université (on retrouvera parmi eux Felicity Huffman), il devra mettre sur pied une plaidoirie capable de laver de tout soupçon un homme renié et détesté de tous. Plus qu’un procès de conviction ou de justice, c’est le véritable défi de sa carrière.

Les films tirés d’histoires vraies partent généralement avec un sérieux avantage : être indiscutables au point de vu réalisme. Néanmoins, force est de reconnaître qu’un mari soupçonné d’avoir tué sa femme n’a rien de véritablement bluffant ni terrifiant. La différence ici, c’est que cela se passe au sein d’une famille des plus riches, et que cette fortune était détenue par la femme. Mais cette dernière n’étant pas morte, juste dans le coma, on peux se demander si le procès se justifie, et 30 ans de prison pour une tentative de meurtre non établie semble absurde. Malheureusement, malgré une équipe d’avocats dynamique et convaincante, le présumé coupable ne nous intéressera que très peu à son histoire, ne montrant aucune motivation dans sa démarche, juste du dédain. Lui attribuer un Oscar pour son rôle est tout bonnement incompréhensible. Plus encore le film se penche exclusivement sur la préparation du procès en appel, et non sur le procès en lui même, pourtant tout aussi intéressant – sans doutes par soucis de répétition. On regrettera aussi l’absence de prise de partie du film, laissant un blanc quand à la vérité sur les évènements. Malgré des qualités indéniables et une investigation très réussie, le film pêche par son sujet banal et un cadre bourgeois mollasson peu empathique.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *