Kiki la petite sorcière

Kiki la petite sorcière
1989
Hayao Miyazaki

Sorti en 1989 au Japon, le film fut le quatrième long métrage du désormais légendaire Hayao Miyazaki, et surtout son premier grand succès commercial, permettant l’essor de son studio Ghibli. En France, ce petit bijoux aura mit 15 à sortir (en 2004), les distributeurs ayant attendu la sacralisation du réalisateur.

Se déroulant dans un monde presque contemporain (l’automobile, l’aéronautique, la télé et le téléphone en sont à leurs balbutiements), le film y mêle les sorcières, vivant amicalement avec les autres humains. Dans leurs coutumes, il en est une spécifiant que chaque sorcière de 13 ans se doit de participer à un voyage initiatique d’une année où elle devra se débrouiller seule. Un événement que la petite Kiki est particulièrement enthousiaste de vivre, partant à l’aventure sur son balais, emportant humblement quelques vivres et un peu d’argent, escortée par son fidèle chat noir Jiji (doublé par mister Cartman de South Park, conservant même un peu son humour). Réfugiée dans un train pour se protéger de la pluie, elle s’éveillera aux abords d’une ville majestueuse, surplombant la mer comme elle en a toujours rêvé. Un peu déboussolée et arrivant dans une grande ville peu habituée aux sorcières, elle trouvera néanmoins refuge chez une boulangère, une belle occasion pour monter une affaire de livraison par balais.

Des sorcières vêtues de noir, parlant aux chats, et préparant des potions magiques, ça n’a rien de tellement extraordinaire. Mais quand dans un univers réaliste et contemporain tout le monde trouve ça naturel, juste émerveillé par ce don incroyable, notre regard change directement. C’est une véritable claque : le monde est magnifique, coloré, joyeux. Mais n’est-ce que poudre aux yeux ? Et si tout cela n’était que le regard pure d’une jeune fille épanouie ? Partant d’un principe assez fou qu’est de laisser une adolescente partir à la découverte du monde, le film transforme ça en conte d’une rare beauté, bercé par une joie immense et porté par une poésie sublime. Pas les plus beaux qui soient, les graphismes y sont tout de même très soignés et surtout incroyablement vivants, nous transportant dans un des coins les plus stupéfiants du globe sur fond de musique troublante, et nous montrant que même si la vie peut parfois être dure, la gentillesse et le dévouement des gens fait que l’aventure nous mènera loin. Sans doute pas l’histoire la plus complexe et intéressante de Miyazaki, le film est d’une telle légèreté et d’une telle gaieté qu’il nous transporte magnifiquement.

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