Renommée dans le monde entier, la cuisine française n’est pourtant pas tellement représentée dans le milieu du cinéma. Ici, la fiction va s’inspirer de la réalité en détournant l’histoire de Danièle Delpeuch, cuisinière de François Mitterrand à l’époque de son second mandat.
Mélange de fiction et de réalité, on suivra donc le parcours de Hortense (Catherine Frot), petite femme de ferme simple à qui on a un jour proposé de devenir la cuisinière personnelle du président de la république (Jean d’Ormesson). Une aventure unique et privilégiée qui aura duré deux ans, une expérience partagée entre l’exigence du métier et les instants improbables en compagnie du président. Aujourd’hui ressortant d’un engagement de douze mois en Arctique qui lui ont permis de revenir à des choses simples et passer à autre chose, elle revient sur cette partie de sa vie.
Elle est chef cuisinière pour le président, tout est dit. Le film entier porte là dessus. On aurait donc tendance à croire le tout est très rébarbatif et joué d’avance, et ce n’est pas faux, mais le film ne se résume pas l’éternelle vieille femme aigrie qu’est Catherine Frot – ce qui n’enlève rien à son talent – faisant des plats de bourges et gonflant son ego. Le film est avant tout un film de passionné, souhaitant mettre en avant des plats aussi succulents que magnifiques, faisant l’éloge des produits frais, de qualité et coûteux, et le retour aux joies des grandes préparations à l’heure de mal bouffe et du fast food. Comment ne pas s’émerveiller devant un choux farci au saumon aussi mathématiquement symétrique et précis ? Comment ne pas être subjugué par tant de talent ? C’est captivant et je dirais même qu’on en perd pas une miette. Le sujet est limité mais le film en fait un enchantement. On regrette seulement la faiblesse de l’histoire, ne dépassant pas son pitch de départ et offrant une fin bâclée.