Les Chroniques de Riddick
2004
David Twohy
Considéré comme un film SF de série B, Pitch Black avait tout de même relativement bien marché, surtout grâce aux ventes de DVD. L’idée de faire du anti-héros Riddick le personnage central d’une trilogie a toujours été d’actualité, et voilà donc le premier des trois films de la nouvelle franchise. D’une ambition démesurée, le film avait réuni quelques 105 M$ de budget pour cette suite, soit cinq fois le budget du premier et le double de son chiffre d’affaire. Une folie qui resta dans les annales, même si les 115 M$ récoltés ont démontré une nette progression qui a permis à une suite plus modeste de voir le jour.
Cette suite se déroule une décennie après le crash sur la planète inhospitalière dont seuls ont survécu une jeune fille, Jack, désormais prisonnière d’une prison de haute sécurité, Imam, un fervent croyant qui a vu mourir tous ses fils, et Riddick (Vin Diesel), jusqu’alors en planque sur une planète de glace. Très loin de se sentir concerné par la destruction des mondes résistants au joug des Necromongers cherchant à imposer leur mode de pensée, il va néanmoins se retrouver impliqué lorsque ces derniers vont abattre Imam. Riddick étant probablement le dernier Furien, il représente un immense danger pour les Necromongers dont une prophétie prédit la fin de leur gourou par la main d’un Furien. Une aubaine pour Vaako (Karl Urban), le second de l’empire dont la compagne (Thandie Newton) est prête à tout pour l’asseoir sur le trône.
Le temps de Pitch Black est très loin, le film passant du survival-horror au soap opéra. Une transition maîtrisée qui voit l’univers de la saga prendre forme, allant au delà d’un simple et énigmatique Riddick, lui aussi beaucoup plus travaillé. On y découvre un univers où l’humanité dans sa grande solitude a colonisé bon nombre de planète, aucune n’abritant d’espèce alien plus évoluée qu’un monstre, du moins à notre connaissance. Néanmoins, certains humains ont subit des modifications de caractéristiques dues à leur nouvelle planète, comme les élémentaires (Judi Dench) ou le chef des Necromongers. Côté histoire, on assiste à une guerre de religion à échelle galactique servant de trame de fond, tendis qu’une plongée au cœur d’une prison de haute sécurité constituera le plus gros du film, retrouvant un peu le caractère oppressant et sombre du premier film. Grace à l’augmentation exponentielle de budget, le résultat se fait sentir avec une direction artistique de qualité au design tout aussi singulier que pour le prédécesseur, et les effets spéciaux rendent vraiment très bien. L’histoire est globalement solide, même si on émettra quelques réserves sur la balade en extérieur sur une planète où la température varie de -140 à +320°C. Le crépuscule et la présence de volcans devant rapprocher le -140°C d’un niveau plus raisonnable, la survie est plausible, mais la course contre le soleil passe un peu moins bien côté cohérence. La balance penchera donc plus vers le fantastique que vers la science, mais le bilan est malgré tout très bon, le film étant pas mal original et son univers de même que son héros offrent un spectacle excitant. Le chemin est encore loin pour s’imposer comme une référence, mais la formule est efficace.