Pitch Black
2000
David Twohy
Porté par des acteurs complètement inconnus et un réalisateur qui n’en était qu’à son deuxième coup d’essai après un premier film discret, le film ne jouait clairement pas dans la cour des grands films de science-fiction avec ses modestes 23 M$ de budget. Assez gros bide à l’étranger, le film a suffisamment bien marché à domicile pour être qualifié de succès avec ses 53 M$ internationaux. Pas de quoi crier au phénomène cinématographique, mais porté par un excellent bouche à oreille il devint plus populaire en DVD, s’imposant dans le cœur des fans au même titre qu’un Aliens dont il reprend quelques codes artistiques et scénaristiques.
Seconde d’un vaisseau marchand dans un futur assez éloigné, Carolyn (Radha Mitchell) va se réveiller en pleine tempête d’astéroïdes, alors qu’une faille leur fait perdre de l’oxygène et que la mort des passagers est imminente. Le commandant en chef ayant été tué par des débris, elle va poser en catastrophe le vaisseau sur une planète respiratoirement compatible mais aussi très hostile. En effet, un dangereux criminel de catégorie maximale s’est libéré durant l’incident : Richard B. Riddick (Vin Diesel). Le climat désertique et les trois soleils de la planète semblaient être un problème majeur, mais tapis dans l’ombre se cache une menace plus grande encore.
Cas devenu typique dans l’univers SF, le film est ce qu’on appelle un « survival-horror » où un groupe d’humains doivent faire face à des problèmes techniques alors que des monstres convoitent leurs chairs. Une situation que le film va faire évoluer avec un concept intéressant : la planète sur laquelle ils sont est habituellement en permanence exposée aux rayons des soleils, mais une éclipse qui n’arrive que tous les 22 ans va précisément avoir lieu lors de leur passage. Ainsi, le territoire de chasse des monstres de la planète va s’étendre sur l’ensemble du territoire, les amenant à être confronté non seulement à la menace de ces innombrables prédateurs, mais ils devront en plus s’en sortir dans l’obscurité, l’une des peurs les plus primaires de l’homme. Malgré une certaine faiblesse technique dû à son âge, le film en tire tout le potentiel et nous offre une vision originale et personnelle avec la vision nocturne spéciale du mystérieux Riddick. Pas vraiment le personnage principal du film, il offre néanmoins un personnage de soutien intéressant, malheureusement plus énigmatique qu’impressionnant, et on regrette qu’il ne se livre pas plus. Une œuvre qui repose donc beaucoup sur son ambiance, et elle est très réussie, rattrapant ainsi un manque de profondeur de l’histoire, plus conceptuelle qu’écrite.