The Good Heart

The Good Heart
2010
Dagur Kari

Sorti dans dix salles à tout péter en France, même pas autant aux Etats-Unis et au final trois-cent mille dollars dans le monde de récoltés : c’est à se demander comment j’ai bien pu en entendre parler. Ce n’est même pas le casting, composé pour les trois principaux d’acteurs biens connus du milieu, mais la bande-annonce trouvée par un complet hasard qui m’a donné envie de voir cette étrangeté du cinéma indépendant islandais.

Ce monde n’est pas fait pour les faibles, et le jeune Lucas (Paul Dano) s’en est bien rendu compte. La vingtaine et déjà SDF, il a tenté de mettre fin à ses jours, voyant bien que rien ne l’attendait de toute façon. Mais même sa mort il va la rater, finissant à l’hôpital. Le soutien va alors venir de là où il ne l’attendait pas. Son voisin de chambre, Jacques (Brian Cox), ayant décidé de le prendre sous son aile pour lui confier un jour son bar, son cœur pouvant lâcher à n’importe quel moment et n’ayant ni amis ni famille, Lucas représente alors son seul testamentaire possible. Une nouvelle amitié aussi profitable à l’un comme à l’autre.

Dans un style très cinéma indépendant avec une vieille image dégueulasse, des personnages surréalistes et un rythme différent, le film nous montre le quotidien d’un bar miteux dans un coin bien pourri d’un grande ville américaine, avec le mentor aigri et mourant, et le jeune apprenti qui fait forcément tout mal à cause de sa grande naïveté. Un film très sombre, montrant les gens sous leur jour le plus pâle, le plus vulnérable. Des gens tristes, malheureux, et dont la vie n’aide pas à voir les choses différemment. Une monotonie s’installe, mais point de lassitude non plus, l’angle étant intéressant et les situations inspirées, nous montrant un peu l’envers de la vie des gens, pas forcément ce qu’il y a de plus passionnant, mais on s’y fait. La divine April (Isild Le Besco) vient en suite chambouler pas mal les choses, faisant évoluer un peu les personnages, mais l’idée n’est pas assez approfondie et on ne comprend pas bien son retour, sorti de nulle part. Une fin un peu facile d’ailleurs, puisqu’il aura suffit de trois scènes discrètes mais importantes pour en comprendre le dénouement bien avant qu’il n’arrive. Enfin bon, ça n’est pas non le genre d’histoire à twist-ending, donc ça ne compte pas tant que ça. Un film d’ambiance donc, pas palpitant mais suffisamment intéressant pour piquer notre curiosité, et le talent deux acteurs fera le reste.

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