Les Grandes Familles
1958
Denys de La Patellière
Grand classique du cinéma récemment restauré, la télé ayant damé le pion aux ventes supports qui ne débarquent que dans trois semaines, le film rassemblant certains des plus grands noms de l’époque avait totalisé plus de quatre millions d’entrées, ce qui est absolument remarquable. Les fans de la veille était déjà acquis, mais qu’en est-il des nouveaux cinéphiles ? Est-ce toujours au goût du jour ?
L’argent, le pouvoir : cela a toujours et fera toujours des émules, suscitant une envie proche de la haine. Magnat de la presse, homme d’affaire important et gérant de multiples entreprises de très grande envergure, Noël Schoudler (Jean Gabin) est constamment interpellé pour venir en aide à telle ou telle personne, notamment son fils et son cousin (ou lien du genre), l’un arriviste et l’autre fainéant, mais partageant la même cupidité. Pour les remettre à leur place, Noël va alors mettre sur pieds un plan des plus fourbes avec son assistant Simon (Bernard Blier).
Le film nous met quasiment en état de panique avec son introduction : une dizaine de personnages y sont présenté, et on s’imagine alors mal en retenir ne serait-ce que la moitié. Heureusement, seuls quatre seront réellement important, nous permettant de nous focaliser plus efficacement une fois la longue amorce passée et la situation pleinement installée. L’histoire de famille est assez classique mais non moins efficace, jouant habilement la carte du marionnettiste qui dispose de ses sujets à sa guise, nous offrant de francs moments de rigolade avec en prime des personnages forts et charismatiques. Mieux encore, le film évite de tomber dans quelques écueils trop faciles et ose une approche différente, même si elle ne sera pas pleinement convaincante. Une fois passé un premier tiers de préambule long et ennuyeux, le film est donc une plutôt bonne comédie à l’écriture soignée.