How I Live Now
2014
Kevin Macdonald
Le moins que l’on puisse dire c’est que le film est passé complètement inaperçu. Même pas un million de dollars récolté dans le monde, et moins de dix-huit mille entrées en France. Pourtant, entre un réalisateur reconnu à qui l’on doit entre autre Le Dernier roi d’Ecosse, une actrice vedette et le poids du roman de Meg Rosoff qui fut un immense succès, on pouvait s’attendre à beaucoup plus. Recensé par un célèbre site le classant parmi les dix meilleures adaptations de roman pour ados, le film mérite t-il de sortir de l’ombre ? Non.
Alors que la menace d’une troisième guerre-mondiale fait rage avec des conflits de plus en plus importants et des terroristes qui gagnent du terrain, Elizabeth (Saoirse Ronan) se rendait en Angleterre rendre visite à sa tante, zone à priori en dehors du conflit. Adolescente désabusée par un monde à la dérive, elle va pour la première fois trouver une forme de motivation grâce à son cousin Eddie (George Mackay) dont elle va tomber amoureuse. Malheureusement, la guerre va les séparer.
Que quoi ? Mais c’est Christine Boutin qui a écrit ce livre ou quoi ? Une romance entre cousins ? À peine le film commence qu’on en sort immédiatement tant on a de la peine à croire qu’on parle réellement d’amour consanguin, et pourtant… On perd ainsi demi-heure avant de passer à la vraie partie du film, ce qui fait son originalité : la plongée au cœur d’une troisième guerre mondiale de plus en plus d’actualité où les forces terroristes prennent le dessus face aux alliances occidentales, ayant même mit la main sur des ogives nucléaires. Séparée de ses cousins, seule avec la petite dernière, elle va se retrouver dans une petite zone protégée, mais qui ne le restera pas longtemps, les obligeant à se débrouiller seules dans un monde dévasté où le danger rôde. Un survival movie tout de suite plus intéressant, très réussi d’un point de vue ambiance et esthétique, mais scénaristiquement raté. Le chemin est bien expliqué, sa préparation acceptable, mais il y a un manque de réalisme flagrant. Les deux filles tracent sans chercher à réapprovisionner leurs stocks, et un litre par personne à économiser sur une semaine, épuisé dès le troisième jour, ça semble très très gros. Quelques idées de mise en scène, d’ambiance, mais l’écriture est fade et l’originalité en berne.